Au Burundi, se frayer un chemin en tant qu’entrepreneur débutant, n’est pas si simple que ça. Le chemin est parsemé de beaucoup d’embûches. Rencontre avec un jeune entrepreneur qui fraie son chemin dans la fabrication des braseros électroniques.

Il s’appelle Nice. Dans le but de réaliser ses rêves, il s’est lancé dans la fabrication des braseros électronique. Il a débuté à Kamenge, puis à Kinama, à Kanyosha et enfin à Jabe, tout en y implantant des points de vente. Le début n’a pas été un jeu d’enfant. Ayant débuté avec une faible production de 48 braseros, il a passé tout un mois sans en vendre aucun. Les gens n’étaient pas informés. Quand il expliquait aux gens que ces braseros fonctionnent électriquement ou par batterie du téléphone ou par piles, il était taxé de fou, d’escrocs ou de voleurs. « J’ai eu tous ces noms d’escrocs et de menteurs et cela m’a découragé au point de vouloir abandonner ». Se souvient le jeune entrepreneur. Mais connaissant d’où il venait et où il va, il a persévéré. Vendre dans l’informel, sans documents officiels, était le grand défi. « J’avais même peur d’être emprisonné ou voir mon entreprise fermée », raconte-t-il.

Les frais du formel, un casse-tête

Comparés aux revenus de ce jeune entrepreneur, les frais pour formaliser son entreprise étaient un casse-tête. Le notaire ayant confectionné le dossier et les statuts pour se rendre à l’API, ça lui a pris 1 jour et lui a payé 25 000 FBU. À l’agence de promotion des investissements, il s’est fait enregistrer moyennant une somme de 40 000 FBU. « Ce n’est pas peu d’argent par rapport à mes revenus. Si  possible, ces frais devraient être réduits, voire rendu gratuits », demande avec insistance.

Aujourd’hui, formel, il a un grand marché d’approvisionnement en RDC et en Tanzanie. Mais, le défi des moyens financiers persiste. Avec des moyens financiers suffisants, il compte produire 100 braseros par semaine. Soit, 400 braseros par mois. « Avec des moyens financiers suffisants, on peut même engager d’autres personnels quitte à produire même 1000 braseros par semaine », confie le jeune entrepreneur.

La contrainte du lieu de travail

Du début jusqu’à aujourd’hui, il œuvre dans les ménages des gens. Une contrainte vu les bruits sonores que génèrent la fabrication de ces braseros.  « Si ce n’était pas par manque de moyens, je devrais être au quartier industriel, mais les loyers y sont très chers et je suis dans l’incapacité d’y déménager ». Témoigne-t-il. Là-bas, on y trouve des loyers à 1 million, 2 millions, voire 3 millions. Presque tout son capital. Malgré les obstacles, le jeune entrepreneur reste optimiste, et compte un jour évoluer et implanter son entreprise dans le quartier industriel.

Au regard de tous ces défis, le gouvernement burundais devrait créer un environnement favorable aux entreprises débutantes, et éviter de mettre dans un même sac, les entrepreneurs débutants et les grandes entreprises.