Alors que la culture du coton occupait la troisième position après le café et le thé sur le plan des cultures d’exportation au Burundi, sa production marche  à reculons actuellement. Pour changer cette donne, notre collègue Ferdinand Mbonihankuye appelle à la libéralisation de cette filière. 

La filière coton n’a plus de place dans la course des cultures d’exportation. Cette question taraude pas mal de burundais. À commencer par les exploitants du coton principaux victimes de sa chute. La petite quantité produite est consommée localement par Afritextile Burundi aujourd’hui.

La production du coton est passée de 8813 tonnes (1983) à 2020 tonnes actuellement. À l’origine, la convergence de la suspension de tout appui budgétaire par l’État, la faible évolution des prix.

Et si la Tanzanie nous  inspirait ?

La Tanzanie occupe une place de choix en Afrique. Plus de 75 % de la production de coton biologique en Afrique provient de la Tanzanie. Elle se situe aussi au 4eme rang mondial et représente près 5 % de la production mondiale.

Il faut noter que la filière cotonnière emploie près de 500 000 ménages ruraux. Au pays de Nyerere, le coton est cultivé sur une surface comprise entre 400 000-500 000 hectares alors qu’au Burundi, la superficie a diminué sensiblement. Les superficies d’exploitation pour la culture du coton sont passées de 11500 hectares en 1961 à 2500 aujourd’hui.

Et pour plus de production, la Tanzanie recourt à  l’intensification durable en aidant les petits exploitants agricoles à accroître durablement la production de coton. Ceci grâce à un investissement accru dans la filière, le partenariat public-privé aidant.

Besoin d’une libéralisation.

Actuellement, au  Burundi, la COGERCO, une entreprise publique se charge de  tout. Or, les économistes démontrent que la gestion publique est inefficace. Résultat, cette société cotonnière  peine à satisfaire le marché local, qui demande de plus en plus une grande quantité de matière première. Pour pallier ce défi, la COGERCO doit rationaliser l’utilisation des intrants, le renforcement de l’agriculture mécanisée par l’acquisition d’un nombre de tracteurs pouvant permettre réellement la réduction sensible du temps de labour et l’acquisition de nouvelles terres afin d’accroître leur production.

Comme le partenariat avec la FAO a permis à la Tanzanie d’avoir l’opportunité de rejoindre le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, le Centre du commerce international., la libéralisation de ce filière,si elle venait à se concrétiser pourra  satisfaire le marché local mais aussi penser à l’exportation.