La banque centrale du Burundi et les institutions financières se sont accordées à baisser les taux d’intérêt et les autres coûts du crédit. L’objectif est de faciliter le financement des secteurs porteurs de croissance, dont l’entrepreneuriat. Une aubaine pour la libre-entreprise pour notre collègue Painette Niyongere.

La nouvelle est tombée le 1er octobre 2019. La banque centrale va réduire les taux de refinancement et les taux d’intérêt aux crédits pour les secteurs porteurs de croissance économique. La politique mise sur un système de refinancement, permettra aux banques commerciales et micro-finances, de se refinancer à un taux bas, pour que les secteurs productifs comme l’entrepreneuriat, soient financés avec des taux accessibles.

Selon un gérant d’une banque commerciale à Bujumbura, certains entrepreneurs ont peur de prendre des risques de financement, parce que le coût du crédit est élevé à 16 % du taux d’intérêt, en moyenne.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Avec les récentes mesures, la marge à appliquer au dernier bénéficiaire du crédit sera de 5 % pour les micro-finances et de 6 % pour les banques qui financent directement les projets. Ces établissements de crédits sont appelés à appliquer des frais et des commissions qui n’alourdissent pas le coût effectif du crédit et d’appliquer un système de taux dégressif dans l’amortissement des crédits octroyés. Quant à ces banques, ils vont se refinancer à 1 % auprès de la BRB et vont ajouter une marge de 2 % pour le refinancement des institutions de micro-finances. Ce taux de refinancement des banques auprès de la BRB était de 5,36 % entre mars et avril 2017, avant de retomber à 2,52 % en 2018. 

Des mesures qui viennent à point nommé

Dans le cadre d’un projet de création d’entreprise, il est très courant que l’entrepreneur sollicite un dispositif de financement, pour pouvoir réaliser les investissements nécessaires au démarrage de son activité. Entreprendre exige des fonds. Des moyens financiers qui, dans un pays à faible revenue comme le Burundi, ne sont pas à la disposition des potentiels entrepreneurs. Dans ces conditions, le recours au crédit bancaire devient une alternative. 

Or, comme l’a montrée la campagne BIRASHOBOKA, l’accès au crédit au Burundi est l’une des contraintes les plus dures de l’entrepreneuriat. Les taux d’intérêt sont jugés élevés par les potentiels entrepreneurs. Beaucoup de projets, surtout des jeunes, restent dans les tiroirs faute de prêt bancaire. Même le président de la République, à l’occasion de la fête du travail et des travailleurs du 1er mai 2017, n’a pas manqué de dénoncer des taux d’intérêt élevés appliqués par les institutions financières. Selon lui, lorsque le taux d’intérêt est élevé, les capacités d’emprunt diminuent, les investissements  également, et l’activité économique est freinée.

Les banques sont et resteront des acteurs importants de notre écosystème entrepreneurial. La baisse des taux d’intérêt profitera à l’économie réelle en facilitant l’accès aux crédits pour les entreprises, et aussi pour les entrepreneurs débutants qui auront la facilité de financer la création de leurs entreprises via les crédits bancaires à peu de frais.