La ville de Bukavu connaît  actuellement une insuffisance en infrastructures commerciales. Conséquence, des marchés improvisés se multiplient dans tous les coins de la ville.  De quoi dépiter notre collègue Bienfait Mubalama qui suggère l’investissement dans la construction des nouveaux marchés et/ou l’élargissement de ceux existants

Avec plus de 1.000.000 d’habitants, Bukavu compte un seul grand marché celui de KADUTU auquel s’accouplent les petits marchés de Nguba et de Nyawera. L’insuffisance des places et les faibles capitaux des vendeurs, font que les petits commerçants recourent soit aux rodages, soit à l’étalage des produits à même le sol sur les grandes artères de la ville de Bukavu.

Fréderic OMEGA THIGE, officier des programmes dans l’Association des professionnels des services de ménages pour la paix et le développement, APSEMEPAD en sigle,  souligne que le chômage de la population active constitue le facteur majeur de la multiplication des vendeurs et de cela résulte l’insuffisance des places. A tout vent, les jeunes et les femmes veulent trouver refuge dans la vente des denrées alimentaires et autres produits de première nécessité pour. 

Peur de la concurrence 

Craignant la concurrence et taxes dans le grand marché, ces jeunes  préfèrent étaler leurs marchandises sur la route à la vue de tout passant afin de maximiser les chances de solder la quantité de biens disposée journalièrement.

Selon Mme Jeanne BUHENDWA vendeuse des fruits, « dans le grand marché, les places sont chères (7-10$ par mois) pendant que mon capital varie entre 15-30$, ce qui est difficile à payer pour moi. Je préfère vendre sur la route où je ne paie pas. Sur la route, nous avons plus de clients qu’à l’intérieur du marché, surtout le soir».

Ce phénomène n’est pas sans  conséquence. Entre autres, certains consommateurs ne savent plus localiser leurs fournisseurs du fait qu’ils n’ont pas  une place fixe, ce qui obstrue aux vendeurs la voie de fidéliser leurs clients. Mais aussi la multiplication des déchets de tout genre, ce qui impacte négativement l’environnement.

Comment venir à bout de ces marchés improvisés?

Il n’y a pas mille solutions. La solution réside dans la construction des nouveaux marchés et/ou l’élargissement de ceux existants. J’invite donc les entrepreneurs  à s’y atteler. Par exemple, le marché du Beach MUHANZI, une fois réhabilité pourrait abriter un grand nombre de vendeurs. Et pour éviter une fois pour tous ces marchés  improvisés et la prolifération de l’informel, le rôle de l’état doit être minime. Ces impôts et taxes que craignent les commerçants devraient être supprimés.