Notre collègue Charmant Iradukunda insiste sur la création des universités pour les lauréats de l’enseignement des métiers. Le cas échéant, ils pourront contribuer à la création d’emplois et par ricochet à la création des richesses.

La jeunesse burundaise constitue la majorité de la population. Néanmoins, elle fait face à un chômage qui va decrescendo d’année en année. Il est trois fois plus élevé que les personnes âgées de 35 ans et plus. En 2016, ce taux était estimé à 60% contre 65% en 2017.

Pour faire face à cet état de chômage chez les jeunes, le gouvernement du Burundi s’est engagé à multiplier en peu partout dans le pays des centres de formation professionnelle en misant sur une éducation en adéquation  avec l’emploi.  

Ce n’est pas suffisant…

Si multiplier ces centres est une bonne chose, les doter du personnel qualifié ainsi que la mise à leur disposition de tous les équipements nécessaires serait salvateur. Mais, donner la chance aux lauréats de ces centres d’enseignement des métiers de suivre la formation universitaire serait mieux.FD’autres pistes sont aussi à explorer. Selon Alexis Bizimungu, professeur à la Faculté d’Economie de l’Université du Burundi, il faut mettre en œuvre des réformes institutionnelles visant l’insertion, l’employabilité et l’accompagnement de ces jeunes à la fin de leur formation. La professionnalisation des métiers est très indispensable.

La  mise en place des textes de lois qui protègeant la profession ferait que seul ceux qui ont une formation reconnue par l’Etat soient les seuls à exercer des métiers. L’adaptation de la qualité de la formation de ces centres aux attentes des entreprises devrait être aussi mise en avant, conclue-t-il.

La formation supérieure, une nécessaire 

Nul n’ignore que la formation professionnelle est une solution aux besoins réels de l’économie. Mais si les lauréats des centres doivent répondre aux attentes et besoins de la société dans la vie active après leur formation, ils ne devraient pas être privés d’une formation supérieure car vu le manque d’opportunités de travail dans le secteur tant public que privé, vu aussi la compétitivité existant déjà sur le marché de travail, il est fort probable qu’après cette formation,  ils se retrouvent au chômage.

 Il est  donc nécessaire que le ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle leur accorde l’accès à la passation de l’examen d’Etat afin d’avoir droit à une formation supérieure au Burundi ou ailleurs.

Cela permettrait à ces jeunes d’améliorer leurs compétences au niveau national, régional et international. Pour ce, notamment les acteurs privés œuvrant dans le secteur éducatif devront saisir cette opportunité pour commencer à créer des universités professionnelles des métiers.

Au cas contraire les horizons de ces jeunes resteront limités.