Un mauvais comportement devient normal dans la gestion des déchets en mairie de Bujumbura. Notre collègue Janvier Cishahayo nous fait le découvrir et appelle à l’innovation pour transformer les déchets en une opportunité de création d’emplois.

Une pratique est devenue banale pour certains habitants de Bujumbura. Dès qu’il pleut, ils sortent leurs sacs poubelles et déversent les immondices dans les caniveaux. Ces déchets sont emportés par les eaux diluviennes pour une finalité dévastatrice à la fois pour la vie humaine et pour l’environnement.

Cette façon simpliste de se débarrasser des déchets est devenue une habitude à tel point que la population impuissante à la situation ne fustige plus ceux qui s’adonnent à ce comportement sylvestre.

Pourquoi cette irresponsabilité ?

L’organisation de la collecte et l’évacuation des déchets n’est pas encore bien structuré malgré les actions consenties par les autorités. Depuis les années 1980, il s’est observé de perpétuels changements dans l’octroi des permis aux sociétés de collecte.

Ces changements ont été en partie dus au non-respect de contrat. Par conséquent, les retards dans l’évacuation des déchets dans certains quartiers se sont multipliés. Et jusqu’aujourd’hui, la situation est peu évolutive. Ces retards poussent certains à s’adonner à cette pratique pour se débarrasser de ces immondices.

En plus de l’irrégularité dans la collecte, il est fort possible que la population ignore les méfaits que présentent ces déchets sur leurs vies. Cette ignorance embourbée dans l’inconscience peut être éradiquée si les mesures adéquates sont prises.

Que faire concrètement ?

L’autorité publique, les associations environnementales et les médias devraient conscientiser la population aux conséquences de rejet des déchets dans les canalisations. Les inondations observées à Bujumbura ces derniers temps sont illustratives des conséquences de l’accumulation de déchets qui bouchent les canalisations et provoquent le débordement des eaux lors de fortes pluies.

L’élaboration d’une loi régissant la collecte et le recyclage des déchets devraient contraindre ceux qui s’adonnent à cette pratique à l’abandonner. Une forte amende serait infligée à ceux qui enfreignent cette loi.

Le secteur public et privé est interpelé à investir dans l’industrie de recyclage afin de trouver une finalité plus utile à ces déchets. Au lieu de devenir des éléments encombrants, les déchets pourraient être recyclés pour s’accaparer une seconde vie et devenir une source financière. De surcroit, il y aura la création d’emplois pour le grand bonheur des chômeurs, dont le nombre ne cesse de croître.

Signalons que la ville de Bujumbura produit actuellement entre 0,350 et 0,450 g de déchets solides par personne et par jour, soit une moyenne de 238 tonnes par jour.

A l`horizon 2030, Bujumbura comptera environ 1000.000 d’habitants qui produiront environ 475 tonnes de déchets solides par jour. Notons aussi qu’au Burundi, il n’existe pas encore une structure spécialisée dans le recyclage des déchets.