Créer son entreprise semble théoriquement être facile au Burundi. C’est du moins ce qu’affirme l’Agence Burundaise pour la Promotion de l’Investissement. Notre collègue Patrick Nimpagaritse estime que la réalité est tout autre dans les faits.

Ce ne sont pas les témoignes de ceux qui se sont déjà heurtés à plusieurs obstacles qui manquent. Et lorsqu’il s’agit des entrepreneurs étrangers, le pari n’est pas toujours gagné. L’environnement des affaires au Burundi n’étant pas des plus propices, il en résulte une faible présence des entreprises étrangères, avec toutes les conséquences qui en découlent.

Mais quels sont ces obstacles ?     

Mis à part le fait que les investisseurs étrangers doivent faire un apport initial de 50 000 dollars USD lors d’un investissement tandis que les investisseurs locaux ne sont pas soumis à cette règle. Il y a d’abord cette instabilité politique qui continue à marquer le Burundi et qui constitue un frein important à l’entrepreneuriat surtout étranger. Il n’y a aucun investisseur qui aimerait investir dans un pays dont le climat politique est malsain.  

Il y a aussi  et surtout la corruption. Cette dernière  peut refouler les Investissements Directs Etrangers (IDE) lorsque les organismes publics d’un pays donné, contrôlés par des politiciens et des bureaucrates, exigent des pots-de -vin aux agents privés en charge de la mise en œuvre des projets d’investissement. Or, considérant que ces “coûts informels” diminuent la rentabilité de ces entreprises, les investisseurs étrangers préfèrent placer leur argent dans les pays moins corrompus. Et sur  ce terrain, le Burundi n’est en tout cas pas le meilleur élève de région. Ce ne sont pas les différents  rapports  qui diront le contraire.

Le  mauvais état des infrastructures est aussi un autre facteur important. Cela vaut  aussi pour les infrastructures routières et électriques. Et sur ce dernier point, le taux d’électrification reste insuffisant lors même qu’aucun pays ne s’est développé sans ressource énergétique consistant.   

Il faut aussi le dire. Le Burundi accuse d’une importante carence de main d’œuvre qualifiée ainsi qu’un un manque de devises. Il va sans  mentionner  les difficultés d’accéder aux crédits. Tous ces obstacles étouffent dans l’œuf les initiatives entrepreneuriales en provenance de l’étranger.  

Toute une panoplie de facteurs qui limitent le flux d’entreprises étrangers qui viendraient investir au Burundi, ce qui fait perdre le Burundi de capitaux étrangers consistants. S’il est vrai que l’API a son rôle à jouer pour rétablir la situation, il appartient surtout au pouvoir politique de normaliser le climat des affaires. La 168ème place selon le classement Doing Business n’est pas une fatalité. Rectifier le tir reste possible.