L’Agence de promotion des investisseurs prévoit l’enregistrement des entreprises en une journée. Un jeune entrepreneur ayant réussi à faire enregistrer la sienne conteste cette possibilité et dénonce de longues démarches pour obtenir l’autorisation d’accéder au marché.

Yabesi Michel Ndayikengurukiye tient une entreprise dénommée DYA en mairie de Bujumbura qui fabrique des savons liquides. Pour l’enregistrement à l’API, on lui a exigé une copie de la carte d’identité, le nom de l’entreprise, un montant de 40 mille Fbu et deux photos.  

Il fait savoir que ce n’est jamais facile de s’y conformer : «Ce n’est pas peu d’argent pour le petit entrepreneur qui veut se lancer, il ne s’agit pas du capital de début de son projet que l’on va récupérer ». Mais comme l’enregistrement d’une entreprise est une bonne chose, poursuit-il, l’entrepreneur se débrouille en demandant de la contribution des amis, des membres de la famille, etc.

Cet entrepreneur ne croit pas que l’enregistrement d’une entreprise puisse se faire en une journée. Ça lui a pris trois jours : «Tu te présentes, l’enregistrement ne s’obtient pas aussitôt, il faut de la patience, tu rentres et y retournes ». Parfois, quand l’on vit loin du siège de l’API, il faut encore de l’argent pour se restaurer, c’est-à-dire en totalité, c’est une somme avoisinant 80 mille Fbu.

Une autre étape, l’obtention du certificat de la bonne qualité des produits en vue de la commercialisation. «Quand tu vas au BBN, ce que l’on m’a dit, c’est que je suis déjà un grand entrepreneur si j’ai commencé, si j’ai réussi à me procurer le NIF, le registre de commerce».  Le BBN lui a exigé 350 mille Fbu pour que son produit soit analysé et 2 millions à payer auprès de la Banque centrale pour accéder aux documents de certification afin que son entreprise travaille légalement.

Ils exigent beaucoup d’argent en échange du certificat. En plus, ils demandent une autorisation de fonctionnement. Celle-ci, ce n’est pas possible d’en avoir si l’on travaille dans des quartiers résidentiels. «C’est qu’il faut faire, c’est de louer une pièce au quartier industriel, ce qui n’est pas possible pour un débutant entrepreneur».

Difficultés d’accès au marché

Le premier obstacle pour Michel Ndayikengurukiye, c’est qu’il ne peut pas mettre son produit au marché. Sinon, il pourra être confisqué et versé. Pour le développement du pays, cet entrepreneur comprend l’intérêt de payer des taxes et impôts. Mais, assure-t-il, il est impossible de s’en acquitter quand le pays connaît un marasme : «On ne paie pas la taxe quand l’on n’a pas travaillé ».

Le gouvernement burundais doit créer un environnement favorable aux entreprises en s’éloignant des entreprises de n’importe quelle taille. L’initiateur de l’entreprise DYA trouve injuste de mettre dans un même sac les entrepreneurs débutants et les grandes entreprises.

«Comme moi qui viens juste de commencer, on me considère comme ces entreprises, on exige de moi de payer les mêmes taxes, vous comprenez que le gouvernement ne nous est utile en rien».

Le fabricant des savons soutient que l’obstacle se situe au niveau de BBN et du ministère du commerce. Ce dernier est chargé d’autoriser le fonctionnement des entrepreneurs. Ils leur conseiller de diminuer les frais d’enregistrement compte tenu de l’évolution de tout entrepreneur qui se confie à eux.

L’autorisation d’implantation prend un mois et l’analyse, après avoir présenté l’échantillon de son produit, prend toute une année.