Instabilité politique, corruption, faible pouvoir d’achat, etc., entre autres obstacles relevés par le blogueur Patrick Nimpagaritse à la promotion des Investissements directs étrangers (IDE).

D’après une étude réalisée par l’IDECle Burundi est le dernier pays de la sous-région en matière d’investissements directs étrangers(IDE).

En effet, dans cette étude intitulée «Etats des lieux et stratégies de promotion des partenaires publics-privés et des IED au Burundi», cet institut dresse un tableau des moins élogieux par rapport au Burundi en ce qui est des investissements directs étrangers, avec des chiffres à l’appui.

Ainsi, selon toujours cet institut en 2015, le stock total des IDE s’élevait au Burundi à près de 70,21 millions de dollars, soit 4,4% de son  PIB. En 2017, les prévisions s’estimaient à 51.576.357 millions de dollars.

Parallèlement, les autres régions de la sous région s’en sortent plutôt bien, du moins par rapport au Burundi. Toujours en 2015, le stock total des IDE  représentait 6,1 % du PIB au Rwanda, 6,6% au Kenya, 25,3 % en RDC, 28,8 en Ouganda et 37,2% en Tanzanie.

En 2017, au Rwanda, ces investissements directs étrangers s’élevaient à 366 millions de dollars. La même année au Kenya, ils étaient à 672 millions de dollars. En Ouganda,  700 millions de dollars et 1,1 milliard de dollars en Tanzanie.

Autant d’éléments chiffrés qui prouvent que le Burundi reste le mauvais élève en la matière. Une triste réalité qu’il convient d’expliquer les causes.

Qu’est-ce qui cloche justement ?

Il est vrai, comme le souligne l’étude de l’IDEC, l’instabilité politique qu’a connue le Burundi n’est pas étrangère à cette situation. Mais elle n’est pas la seule à justifier ce constat amer. A mon avis, d’autres éléments entrent en jeu pour expliquer le phénomène.  En effet, dans un article publié il n’y a pas longtemps, j’insistais sur le fait qu’en matière du climat des affaires, le Burundi est le dernier élève de l’EAC selon le classement Doing Business.

Eh bien, ce n’est pas sorcier, c’est normal qu’avec une telle situation, les investissements ne se précipitent pas. Qui plus est, il ne faut pas se leurrer, les investissements fleurissent dans des pays dont leur population dispose d’un pouvoir d’achat et/ou de marché d’écoulement consistants.

Et au Burundi, avec un PIB par habitant des plus faibles de l’EACdes infrastructures inexistantes ou insuffisantes, difficiles d’attirer les investisseurs. C’est sans oublier le poids de la corruption qui mine le Burundi.  

C’est donc une évidence, aussi longtemps que ces barrières aux investissements ne seront pas levées, l’afflux de ces derniers n’est pas pour demain.