Samedi 13 octobre, dans l’une des salles de l’Université du Burundi,  l’échange porte tour à tour sur les réseaux sociaux et le développement. Au sujet des réseaux sociaux, le consensus se dégage sur le fait que les réseaux sont une arme à double tranchant. Par rapport au développement, les avis sont divergents.  

Tous les participants s’accordent quant à l’importance des réseaux sociaux dans la communication. Cependant, ils relèvent tout de même un trait de distraction. Un bon nombre de personnes perdent du temps quand ils s’acquittent de leurs responsabilités. Ils gardent leurs yeux rivés sur les Smartphones alors qu’ils devaient se concentrer.

Selon Patrick Nimpagaritse, conférencier du jour, si les élèves utilisent les réseaux sociaux de façon responsable, ce sont des sources de connaissances comme tant d’autres.

Au cas contraire, ils peuvent les conduire à l’échec. «C’est une arme à double tranchant. Ils sont à la fois un atout et un frein à l’évolution des connaissances d’un apprenant».  

Exception

Les participants au débat reconnaissent tout de même qu’il y a des gens qui ne peuvent pas se passer même une heure des réseaux sociaux. Particulièrement ceux qui travaillent dans le secteur de la communication, ceux qui sont chargés du marketing, etc. Et d’ajouter les journalistes et les blogueurs : «Quand l’on est chargé d’informer les gens, il est normal que l’on cherche à s’informer beaucoup, que l’on resté connecté en vue d’avoir plus d’informations sur un sujet».  

En plus de cet échange sur les réseaux sociaux, les participants ont droit au débat sur le développement. Patrick Nshimirimana, le facilitateur, s’interroge sur le fait que le Burundi reste sous-développé malgré de multiples atouts dont il dispose.

Il parle entre autres des ressources naturelles et énergétiques, de la main d’œuvre moins chère, d’un bon climat, d’une population jeune, etc. Sur ce, il lui paraît incompréhensible que les Burundais restent dans le dénouement.

Sur le chapitre des solutions, le facilitateur  appelle à la conscience de chaque citoyen pour l’auto développement et à la politique nationale de l’entrepreneuriat libérale.

Patrick Nimpagaritse, blogueur du CDE, explique le sous-développement particulièrement part de l’instabilité politique. «L’économie est la fille de la politique », citant l’ancien président de la Côte d’Ivoire, ce jeune politologue indique que les Burundais n’ont jamais eu le temps de se concentrer sur le développement.

Pour lui, quand la dimension politique ne se porte pas bien, les autres dimensions en pâtissent. Il tient à nuancer : «L’instabilité politique n’implique nécessairement l’existence de la guerre».

Qu’est-ce que le développement ?  

De son côté, Arthur Bizimana, estime que le retour à la monarchie pourrait être une panacée. «Le fauteuil présidentiel suscite des convoitises. Il faut le remplacement du président de la République par un roi». Ainsi, les conciliabules et manigances de tout le temps suite à la cesseront. Pour ce faire, les Burundais s’activeront pour le développement.

Aimable Manirakiza, directeur du CDE, ne l’entend par cette oreille. Pour lui, le rétablissement de la monarchie ne convient pas aux Burundais. Il préconise plutôt la démocratie libérale. «Celle-ci tient compte des droits  d’une personne dans une société ».

En plus, elle promeut entre autres principes, l’Etat de droit, la justice indépendante, le droit de propriété, le bien-être des gens, la liberté d’expression, la concurrence, la redevabilité des dirigeants vis-à-vis des dirigés,etc.

In fine, M. Aimable souligne que la démocratie n’implique pas seulement la tenue des élections.

En guise de conclusion, Egide Nikiza, éditeur du CDE, apprend que le concept de développement suppose quatre aspects : «L’aspect social qui met l’accent sur le bien-être, l’aspect économique qui implique l’augmentation de la croissance et l’aspect environnemental selon lequel il ne faut pas nuire aux générations futures sur l’aspect environnemental».

Avant d’ajouter l’aspect culturel qui selon l’Unesco : «En plus des trois aspects traditionnels, la culture est aussi un moteur pour le développement».