Le pays des mille collines est le bon élève en matière de croissance économique aussi bien dans la région qu’au monde entier. Le blogueur Patrick Nimpagaritse conseille aux autorités du Burundi de prendre Kigali comme l’exemple.

C’est devenu une habitude. En termes de classements internationaux sur le plan économique, le Rwanda se classe toujours devant le Burundi. Il suffit de consulter les classements annuels de  Doing Business, Transparency international et Mo Ibrahim, pour ne citer que les trois.

A titre illustratif, le classement Doing business  de 2018  place le Burundi à la 164ème place tandis que le Rwanda occupe la 41ème place. Un bond en avant quand on sait qu’en 2017, le Rwanda occupait la 56ème place.

Ce n’est qu’un exemple. Et quand on sait que Doing Business est cet outil de la Banque Mondiale qui  permet d’évaluer la qualité de l’environnement des affaires à travers le monde, inutile de s’étonner devant le classement moins élogieux du Burundi.

Le Rwanda bien classé : Mais pourquoi?

Il faut le dire, dans un pays où la corruption est maître, c’est normal que les investissements ne suivent pas.  En conséquence, le climat des affaires ne peut qu’en pâtir. Le Rwanda l’a compris. Les classements internationaux le prouvent. Ainsi, en 2017, le Rwanda est classé à la 4ème au niveau africain par l’indice de perception de la corruption (IPC)  de Transparency International. Le Burundi quant à lui se classe à la 42ème place.

Parmi les critères sur lesquels se base le classement de Doing Business, il y a entre autres, la pression fiscale, le temps que prend la création d’une entreprise et l’électrification. Et là aussi, le Burundi a de quoi envier au Rwanda. Illustration, le taux d’électrification est de 33% au Rwanda.

Certes le Burundi a progressé en matière de création d’entreprise (42ème place contre 78ème pour le Rwanda selon le classement doing business, de 2018), mais le chemin reste long.

Un burundais lambda  qui vivant au jour le jour qui voudrait se lancer dans les affaires éprouve toujours des difficultés. Point n’est besoin de rappeler ici d’autres facteurs qui freinent la création d’entreprises au  Burundi.  Ceci est d’autant plus vrai que  le revenu par habitant au Burundi est des plus faibles au sein des Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Est (280 dollars USD) en 2018 contre 700 dollars USD au Rwanda.

Enfin, c’est important de le souligner. Pour être bien classé, une dimension de taille doit être prise en compte bien que non reprise parmi les critères de  Doing business. Il s’agit de la stabilité politique et sécuritaire. Ceci est d’autant vrai que les affaires vont bien dans les Etats stables, non sujets à l’insécurité, aux instabilités politiques.

Et sur ce point aussi, le Rwanda a de quoi être fier par rapport au Burundi. Car, après le génocide, le pays des mille collines vit une stabilité sécuritaire.

Changer la donne, c’est possible

La 164ème place que le Burundi occupe dans le classement Doing business édition 2018 n’est pas une fatalité. Surtout que les critères sur lesquels se base cet outil d’évaluation de la Banque Mondiale sont connus. Il suffit donc de travailler pour s’y conformer. Qui plus est, ayant un voisin (le Rwanda) qui s’en sort bien, se rendre à son école ne serait pas mauvais.