Les compagnies de téléphonies mobiles proposent différentes opérations traditionnellement reconnues aux banques. Dépôts, transferts de l’argent, etc. Pour le blogueur Patrick Nimpagaritse, il faut des lois qui promeuvent ces opérations.

Des services financiers numériques ont un bel avenir au Burundi. Depuis un certain temps, les compagnies de téléphonie mobile manifestent un intérêt pour les transactions monétaires. Faire un transfert et des achats via un téléphone cellulaire n’est plus un luxe.

Inquiète du développement à grande vitesse de ces services, la Banque de la République du Burundi (BRB) tente depuis des mois d’y mettre de l’ordre. La banque centrale veut réguler ces transactions monétaires pour protéger les bénéficiaires de ces services.

Cependant, mis à part ces inquiétudes de la BRB, ces services sont venus à point nommé. Ils facilitent le transfert et le dépôt de l’argent. En plus, il est facile de faire des achats avec ce moyen.

Désormais, il est possible de faire des courses sans porter sur soi des liquidités.  Ce que les Anglo-Saxons appellent le mobile money est donc venu comme pour révolutionner et rendre libérale les transactions monétaires.

Des services salués par ses utilisateurs

Le boom de la téléphonie mobile aidant (https://lemde.fr/1HVqPOr), les transactions monétaires via un téléphone cellulaire connaissent un essor ces derniers jours. Il s’opère chaque jour des transactions monétaires par le biais du téléphone portable.

Les Burundais établis dans les villes, surtout à Bujumbura, pour des raisons de travail s’en servent beaucoup pour envoyer de l’argent à leurs familles à l’intérieur du pays. Révolus les temps où ils confiaient l’argent aux voisins et connaissances qui allaient rendre visiter les leurs au village. Il n’est pas étonnant de rencontrer ceux qui ont deux comptes.

«Avec mon téléphone, je n’ai plus besoin d’envoyer de l’argent à l’intérieur du pays par l’intermédiaire d’une autre personne avec tous les risques que cela comporte», témoigne Paul, ressortissant de la province Makamba.

Son père possède aussi un compte Ecocash. Quand il veut lui envoyer de l’argent pour soutenir la famille, il emprunte la voie des transferts numériques : «L’opération dure une minute».

Cerise sur gâteau, partout dans le pays, même là où les banques sont absentes, il y a forcément un agent d’Ecocash ou de Lumicash. Il en est de même dans les coins les plus reculés, cette proximité rend populaire ces services.

Pierre, natif de la province de Kayanza, est de cet avis.  Près de chez lui, dit-il, il n’y pas de banques ni microfinances. Il indique qu’il lui faut au moins trois heures pour gagner le chef-lieu de la province où elles sont concentrées. «Du coup, Ecocash, Lumicash ou Smart pesa sont les moyens auxquels nous faisons recours pour des transactions monétaires».

Une nuance tout de même

Les établissements de paiement doivent obtenir l’agrément de la Banque centrale avant d’exercer leurs activités. C’est du moins ce que prévoit  la loi bancaire révisée (https://bit.ly/2ugUulb). Mais, selon un article paru dans le journal Iwacu (https://bit.ly/2GavIER ) en novembre 2017, il sied de constater que ces services ne se sont pas conformés à cette exigence.

Pour la protection des usagers de ces services, il faudrait que leurs fournisseurs se conforment à la loi en vigueur. Je souligne que cette dernière n’affecte pas le caractère libertaire des transactions monétaires.

La Banque centrale quant à elle doit faire son possible pour rendre beaucoup plus libérale ces nouveaux systèmes de paiement en facilitant autant que faire se peut de telles transactions via les téléphones cellulaires. Elle aura rendu un grand service à nous autres bénéficiaires.