Tout excès est mauvais. A force de se concentrer dans un même endroit alors que l’on vend les mêmes articles, il se crée une situation où tous travaillent à la perte. Le blogueur Edouard Nkurunziza appelle à une concurrence rationnelle.

Des boutiques avec de mêmes articles, c’est ce que je constate dans bien de zones de la mairie de Bujumbura. De Kinama à Kanyosha en passant par Bwiza, Buyenzi, Nyakabiga etc., c’est la même situation.

Mardi 6 mars. Je circule le soir à Nyakabiga, ma zone de résidence. A l’entrée du campus Mutanga de l’université du Burundi, 9ème avenue, je n’en reviens pas.

Une dizaine de tables sont alignées tout au long de cette avenue qui longe cet établissement. Des avocats y sont étalés. Des vendeuses attendent d’éventuels clients.

Le témoignage d’Anesie (nom d’emprunt), l’une d’elles, est émouvant. Elle évoque une concurrence déloyale. «Comme nous offrons tous les mêmes produits, nous travaillons à la perte ». D’après elle, elle a désormais du mal à vivre de ce commerce.

Anesie a commencé cette activité au même endroit en 2012. Elle parvenait alors à vendre trois paniers par jour. «J’avais un bénéficie d’au moins 8.000 mille». Cette ressortissante de la province Gitega, centre du pays, affirme qu’elle n’avait rien à envier à un fonctionnaire.

Elle fait savoir qu’elles étaient deux vendeuses à cet endroit.  Aujourd’hui, dit-elle, elles rentrent parfois bredouille. Mme Anesie regrette que les fruits finissent par pourrir.

Il faut innover…

Je ne suis pas contre le mimétisme, le copiage, etc. Mais, quand des commerçants imitent bêtement, c’est normal qu’ils se retrouvent dans une situation que je qualifie de bordel. Cela dénote de calculs mesquins, un manque de créativité, etc.

Je suis conscient que le succès n’exige pas toujours de travailler dur dans une société libre, bien que cela aide souvent. Je suggère à ces femmes de fournir des biens et services que d’autres personnes désirent et sont prêtes à acheter.

Cela implique de prendre un risque et de deviner de nouveaux produits. Les gens sont exigeants. En plus, l’innovation constante bénéficie aux clients et donc profitent à l’ensemble de la société. Le cas échéant, les femmes verront leur situation se relever. L’innovation élèvera la prospérité de ces femmes.

François Michelin, penseur français, avait raison : « un client qui  n’a qu’un seul fournisseur cesse d’être intelligent. L’absence de concurrence conduit à une perte de substance phénoménale».

Mon raisonnement s’inscrit dans la nécessité d’équilibre entre l’offre et la demande. Non à l’excèdent, non au déficit. Il faut une concurrence rationnelle.