Depuis son indépendance, le Burundi a connu cinq périodes de conflits civils (1961 à 1972, 1973 à 1992,1993 à 1999, 2000 à 2004 et 2005 à 2015). Ces périodes d’instabilité politique ont entrainé la chute des investissements internationaux. La guerre civile de 1993 qui a duré une décennie (1993-2003) fut la plus longue et aura créé plus d’impact négatif sur lesInvestissements Directs Etrangers. Le  point avec Janvier Cishahayo. 

Pendant la période de 1961-1972, l’économie du Burundi s’est contractée à quatre reprises, soit en 1961 de 13,7 %, en 1968 de 0,3 %, en 1969 de 1,5 %, et en 1972 de 6,4 %, principalement en raison des troubles civils.Le ratio d’investissement ne fut que de 6,2 % au cours de cette période, et a plus que doublé au cours de la période 1975-1992, atteignant 14,6 % d’investissements en moyenne.Cette croissance économique était due à des programmes d’investissement massifs entrepris à partir de 1975, et financés principalement par des ressources étrangères.

La période 1993-1999 reste la plus mauvaise de l’histoire économique du Burundi.En 1995, la situation sera aggravée par l’embargo économique imposé par la communauté internationale.Cet embargo ira jusqu’en 2001. En conséquence, l’économie du Burundi s’est contractée enregistrant une seule fois (en 1998) une croissance économique positive.

Entre 2006 et 2008, les flux d’IDEs représentaient 0,04 dollar par habitant au Burundi alors qu’ils en représentaient 11,2 pour les autres pays de la Communauté est-africaine.La période 2005-2015 est considérée comme post-conflit. L’économie n’a enregistré qu’une croissance moyenne de 3,4 %.

2015… la situation s’empire

Avec la crise politique de 2015, le total des investissements internationaux a diminué de 42%. Ils sont passés de 47 millions USD en 2014 à 7 millions USD. Cette baisse des IDEss’expliquait en grande partie par le gel des financements extérieurs par les bailleurs de fonds traditionnels. Le stock total d’IDEs au Burundi s’élevait à près de 70,21 millions de dollars, soit 4,4% de son PIB, ce qui était nettement inférieur aux autres pays de la sous-région (6,1% du PIB au Rwanda, 6,6% au Kenya, 28,8% en Ouganda et 37,2% en Tanzanie) avec une stabilité politique.

Jusqu’en 2020, les entrées d’IDEs restaient assez limitées. Ils s’établissaient à un montant de 1 million consécutivement en 2018 et 2019. Les secteurs minier et agricole captaient l’essentiel des investissements, tandis que la France et le Japon étaient les principaux investisseurs du pays. Et jusqu’à aujourd’hui, le pays conjugue des efforts pour assainir le climat des affaires et par ricochet accroitre les IDEs.

L’instabilité politique décourage les investisseurs (nationaux et internationaux) qui sont réticents à investir dans une économie fragile qui ne résiste pas aux chocs économiques qu’ils soient internes ou externes. De même, avec l’absence de la justice,  du non respect du droit de propriété, il est vraiment difficile d’attirer les IDEs. 

Alors, que faire pour accroitre les IDEs dans un cadre politique qui demeure relativement fragile, et où le facteur risque pour les porteurs des capitaux étrangers demeure élevé ?

Il est incontournable que le pays maintienne sa stabilité afin de créer un climat de confiance aux détenteurs de capitaux. Toutes les forces vives de la nation devront collaborer pour trouver un issu positif afin de maintenir cette stabilité et attirer les investissements. Dans la même lancée, le pays devra supprimer tous les barrières qui limitent la compétitivité, et exploiter toutes les potentialités sous-exploitées dans différents secteurs économiques (touristique, minier, agricole et manufacturier,…).