Depuis que la Covid-19 est présente à  travers le monde et au  Burundi, à l’image d’autres secteurs économiques, l’entrepreneuriat n’est pas épargné. Notre collègue Gilbert Nkurunziza présente quelques effets de cette pandémie et montre le rôle de l’Etat dans le soutien des entreprises en difficulté.

Fin 2019. Sous l’effet  de Covid-19, la Chine tremble, mais particulièrement la ville de Wuhan où la pandémie a commencé. Ce fameux virus continue à faire la une de l’actualité mondiale parce que sa propagation inquiète tout le monde et, sans succès remarquables, diverses mesures pour essayer de le stopper ont été prises. Au début on croyait que c’était une maladie particulièrement chinoise. Mais, quelques jours plus tard, l’Europe et l’Amérique ont été atteintes sans oublier notre continent africain. Les effets néfastes de la pandémie sont innombrables, entre autres la fermeture des frontières, des vols suspendus, des travailleurs chômés et le confinement.Le business et l’entrepreneuriat sont quasiment au point mort.

Quid du Burundi ?

Quand ses pays voisins ont commencé à connaître à tour de rôle des cas de coronavirus, le Burundi n’a pas été épargné du tout, vue l’ampleur de la circulation des biens et des personnes dans la sous-région. Pour se protéger, des mesures contraignantes ont été prises. Mi-mars 2020, la frontière avec la RDC a été fermée, à l’aéroport Melchior Ndadaye, les vols internationaux ont été un moment suspendus et ainsi de suite. Malgré cela, fin mars, les premiers cas de Covid-19 ont été déclarés sur le sol burundais.

A un moment, la libre circulation des Congolais vers le Burundi a été interrompue, ce qui a rendu le business mal en point. Ce  qui n’est pas   sans  affecter   l’entrepreneuriat. Pour preuve, à Bujumbura, le parking servant à des déplacements vers l’East Africa et la RDC fonctionne tant bien que mal. « Depuis que les Congolais viennent s’approvisionner à Bujumbura tant bien que mal, je gagne trois fois moins qu’avant », se lamente Vincent, commerçant des chaussures au marché Bujumbura City Market communément appelé « chez Sion ».

« Bwiza », parmi les plus touchés. 

A Bujumbura, dès l’époque colonial, le « quartier Bwiza» est connu pour sa réputation d’héberger les ressortissants de l’autre côté de la Rusizi. Durant les week-ends, avant l’ère de coronavirus, une véritable fiesta des Congolais caractérisait cette zone. Pour se rassurer de l’impact de Covid-19, il suffit d’y circuler le soir. A titre d’illustration, les bars sont de moins en moins fréquentés qu’avant. Faute de revenus, certains entrepreneurs ont dû même diminuer le nombre de leurs employés. « Je suis parmi ceux qui sont dans le chômage technique », précise un employé d’une maison de passage.

Bwiza est l’un des cas connaissant les effets de Covid-19 que l’on peut énumérer à Bujumbura comme à l’intérieur du pays. Grâce aux devises qu’ils apportent dans le pays, on peut affirmer sans doute que le flux des étrangers influe sur la rentabilité de certains secteurs économiques entre autres le commerce, l’hôtellerie, le transport et les maisons de divertissements. Au contraire, les recettes évoluent probablement en décrescendo, alors qu’elles sont à la base du développement des entreprises et de la rémunération des employés.

Pour démarrer une entreprise, pas mal d’entrepreneurs font recours aux dettes contractées dans des banques qu’ils devront payer plus tard. Dans cette période où la maladie  à  coronavirus fait ravage dans plusieurs coins du monde y compris notre sous-région, les entrepreneurs burundais travaillent à la perte. Pour ce faire, il leur est difficile de s’acquitter  des emprunts bancaires dans les meilleurs délais. Dans ce cas, ils sont exposés aux intérêts de retard. 

Pour y remédier, l’Etat peut contribuer à  instituer des conditions à même de faciliter l’activité des entreprises en difficulté. Par la suite, il est aussi susceptible d’ordonner aux banques commerciales et des microfinances de ne pas prendre en compte les intérêts de retard dus à cette pandémie qui hante le  monde entier.