La zone de libre-échange africaine se présente comme une opportunité. Pour les grandes comme pour les petites économies africaines. Pour jouir de ces bienfaits, notre collègue Cédric Bahimpundu pose quelques bases qui doivent être préétablies.

Qui dit échange dit produits à échanger. C’est un truisme qui, malgré des dehors de légèreté, peut  s’avérer crucial. Notre époque où le marché doit satisfaire la demande qui ne cesse de croitre, l’industrialisation est le passage obligé pour répondre aux demandes du marché qui s’élargirait avec la Zlec.

Réussir le pari de l’énergie

Or, il faut de l’énergie pour faire tourner les grandes firmes. Or, le Burundi ne fait pas figure de bon élève en matière d’énergie. Bien que le pays soit pourtant bien loti en sources d’énergie, il s’observe une carence dans ce secteur. Jusqu’à en arriver aux délestages. Un pays qui a du mal à éclairer ses ménages a du pain sur la planche pour s’industrialiser.

La bonne nouvelle est que cet état de fait n’est pas une fatalité. Pour  profiter de notre adhésion à la Zlec, il faut que nous soyons actifs dans l’échange. Etre une partie prenante dynamique dans cet échange par le biais de nos produits industriels. Il faut penser à multiplier les compagnies pourvoyeuses d’énergie. La firme publique, Regideso doit être appuyée par le secteur privé. Sans énergie, pas d’industrialisation et in fine, la Zlec ne nous sera pas tant bénéfique que cela.

Les infrastructures de transport, là où le bât blesse

Une zone de libre-échange et les infrastructures de transport sont consubstantielles. Sinon ce serait un château de sable. Le Burundi semble miser beaucoup sur la voie terrestre. Non seulement il faut offrir une voierie praticable, il faut également diversifier les voies.

Les routes burundaises trainent la mauvaise réputation de ne pas durer. Jusqu’à alarmer les hautes sphères du pays par la voie du président qui a dit qu’une route qui ne tiendra pas sera ipso facto refaite aux frais de l’entreprise qui l’a construite. Cela révèle la vétusté de ces routes.

Il faut également penser à utiliser d’autres voies de communication. Puisque le pays ne peut pas que dépendre de la route, il faudrait penser à exploiter certaines opportunités. Par-là, il faut penser par exemple à la voie lacustre. Le Burundi partage le lac Tanganyika avec trois pays à savoir la Tanzanie, la RDC et la Zambie. Cela peut lui permettre de jouer un rôle de plaque tournante de par sa position géographique.

Comment passer sous silence la voie aérienne ? L’aéroport Melchior Ndadaye ne saurait à lui seul endiguer le flux que la Zlec générerait.  Il faut mettre sur pied d’autres chantiers aéroportuaires pour soulager l’unique aéroport que nous avons.

Bien sûr que cette liste n’est pas exhaustive mais sur le long terme, il est fort probable que, partant de ces bases, le Burundi pourrait effectivement profiter de la Zlec.