Alors que son excellence Mr Evariste Ndayishimiye, nouveau président de la République du Burundi, vient de prêter serment pour un mandat de 7 ans, notre collègue Païnette Niyongere, inspiré par la philosophie libertarienne, dresse quelques propositions, via une lettre ouverte, qui permettraient au nouveau Président de mettre le pays sur les rails du développement.

Monsieur le Président,

Tout d’abord, je tiens à vous féliciter de votre accession à la magistrature suprême de notre cher République. Je vous souhaite pleins succès dans l’exercice de votre mandat. Le 18 juin, lors de votre investiture, j’ai écouté avec beaucoup d’attention votre discours. J’ai été ravi de vous entendre promettre un soutien sans précèdent aux investisseurs burundais et étrangers. Pour y arriver, il vous faudra instaurer des mesures de facilitation des investissements : simplifier les procédures, guichets uniques, transparence, mesures anti-corruption, Etat de droit,… essentiel pour attirer les investisseurs.

Mr le Président, 

Vous avez également promis le respect et le soutien aux créateurs d’emplois et de richesse. Et dans l’état actuel des choses, nous vivons un système dans lequel entreprises et particuliers sont écrasés par des montagnes de bureaucratie et de tracasseries administratives. Et cela n’est pas sans conséquences pour les affaires. Le Burundi ne peut pas avoir une économie viable avec une croissance réelle à long terme, si les gens ne sont pas libres d’entreprendre. Alors Mr le président, il nous faut un changement du climat des affaires, en accordant aux gens la liberté de commercer, permettre la création de nouvelles entreprises exemptes de toute réglementation, et réduire toutes sortes de barrières, que ce soit administratives, juridiques et financières.

Mr le Président,

Vous avez reconnu que la justice a encore une étape à franchir. Or, l’un des éléments fondamentaux repris dans l’article premier de notre constitution est que « Le Burundi est un Etat de droit ». Il faut donc savoir que l’État de droit suppose l’existence l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis des pouvoirs politiques. Une justice sélective et partiale n’élèvera pas donc cette nation, sans oublier que l’État de droit suppose également l’existence effective des libertés individuelles et collectives (liberté de croyance, liberté de la presse, liberté d’opinion,…). Mettez donc à cœur de faire du Burundi un Etat de droit, car sans cet état, le développement économique et social est quasiment impossible.

Mr le président, 

Fidèle à votre grade de commandant contre la pauvreté, vous avez promis d’industrialisé le Burundi. Une mesure que j’apprécie énormément. Et en passant, vous avez salué l’Accord pour une Zone de Libre Echange Continentale. Il faudra alors faire de cette zone une opportunité pour le Burundi. Et pour y arriver, vous devez laisser court les mesures protectionnistes, accroître la valeur ajoutée de nos produits, la compétitivité dans tous les secteurs, aussi bien dans l’industrie que dans l’agriculture, sans oublier les services, pour mieux se préparer à la libre-concurrence et au libre-échange.

Mr le Président, en ayant comme vision un Burundi où les marchés libres, l’Etat de droit, le droit de propriété privée offrent des opportunités de s’épanouir pour tous, je suis sûre et certaines que le peuple burundais gardera un bon souvenir de votre passage à la tête de notre cher pays.

Votre fille et compatriote,

Païnette Niyongere