La modernisation et la simplification des processus du commerce transfrontalier sont des solutions pour faire de lui un vecteur de prospérité. Pour y arriver, notre collègue Kelvin Ndihokubwayo mise sur l’établissement et l’opérationnalisation d’un portail en ligne en vue de faciliter ces échanges transfrontaliers.

Avec le commerce transfrontalier au Burundi, les informations se cherchent de bouche à oreille. Tout cela parce que le pays n’a pas de portail en ligne de facilitation des échanges comme ceux des pays de l’EAC comme le Kenya, le Rwanda, l’Uganda, et la Tanzanie. Une raison qui fait que selon le rapport 2019 de la Banque Africaine de Développement, sur le niveau d’ouverture des frontières, le Burundi a été classé 47ème sur les 54 pays africains.

Selon ce rapport, ce sont les longues formalités administratives, le manque d’information, sans mettre de côté la corruption, qui ralentissent souvent le passage des biens et services à travers les frontières pour les commerçants burundais. 

John Mutalemwa, un Tanzanien qui importe des marchandises à Nyanza-Lac, au sud du Burundi, témoigne : « Le plus grand défi avec le commerce transfrontalier au Burundi, est de trouver l’information suffisante sur le prix de certains produits. Nous passons souvent par des courtiers qu’on appelle commissionnaires, moyennant une somme importante d’argent de commissions, ce qui augmente le coût de notre commerce ».

Portail en ligne, une innovation

L’information sur le commerce transfrontalier étant défectueuse au Burundi, la facilitation des échanges transfrontaliers constitue  une problématique fondamentale. Heureusement, un signe d’espoir pointe à l’horizon. Le portail en ligne de facilitation des échanges au Burundi, dont l’opérationnalisation et la pérennisation était à l’ordre du jour dans une formation qui s’est passé du 17 au 20 février 2020 à Bujumbura, est une piste de solution.

Ainsi, via ce portail en ligne, les  les produits seront progressivement mises sur la plateforme. Cela renforcera la confiance des commerçants par l’accès aux procédures de commerce transfrontalier de leurs produits. De plus, les commerçants transfrontaliers sauront les formalités préalablement exigées avant même qu’ils ne se lancent dans leurs business. Il constituera une sorte de bibliothèque du commerce transfrontalier, comme l’affirme Adolphe Manirakiza, Commissaire des Douanes et Accises à l’Office Burundais des Recettes.

Des retombées plus que positifsGrâce à ce portail, la facilitation des échanges transfrontaliers sera nettement améliorée. Il permettra la transparence des procédures du commerce transfrontalier, accompagnée par l’harmonisation des réformes de facilitation des échanges dans le souci de promouvoir la cohérence de l’environnement des affaires pour les commerçants. Cela permettra l’accélération des procédures qui engendrera la réduction des coûts de commerce, et par ricochet, l’accroissement des mouvements des commerçants transfrontaliers, des biens et services. Une aubaine plus que nécessaire.