Environ   120 millions USD , tel est le montant des échanges commerciaux entre le Burundi et la Chine. Alors que le coronavirus suscite une urgence médicale, l’économie n’est pas à l’abri. Pour notre collegue Edgard Mugenzi, le milieu économique burundais  devrait se réorganiser si cette épidemie venait à persister. 

Comme dans plusieurs pays africains, la Chine est le premier pays vendeur au Burundi. Alors qu’en raison du coronavirus, plusieurs compagnies aériennes continuent à suspendre les vols vers la chine, les importateurs burundais vont avoir du mal à s’approvisionner dans l’Empire du milieu.

Mbabira vient de rentrer de la Chine pour le chargement de ses marchandises. Selon lui, ces derniers jours, il n’est pas facile de s’y aventurer car, “quand on parle de la chine, beaucoup entendent coronavirus”. Il craint que d’un moment à l’autre, son traffic en soit victime.

Pire encore, RwandaAir et KenyaAirways viennent  de suspendre leurs vols vers l’Empire du milieu. Il  sera désormais encore plus compliqué pour les commerçants  qui s’approvisionnent dans le pays de Confucius : “D’habitude, je réserves mon billet d’avion au Rwanda. Maintenant que Rwandair  ne se rend plus en Chine, je n’aurai qu’à passer par l’Éthiopie, ce qui explique environ 700 dollars qui s’ajouteront  au frais de voyage”, poursuit le commerçant.

Penser au plan B

La Chine étant la principale source des importations burundaises, il y a de quoi  s’inquiéter. C’est dans ce contexte que le Docteur Pontien,  doyen de la faculté d’Economie et Science administrative à l’Université de Ngozi émet son hypothèse:  «Éventuellement, il pourrait y avoir des difficultés à renouveler des commandes puisque les issues sont presque bloquées. Peut-être que des produits chinois seront remplacés par des produits d’autres pays si le coronavirus persiste.»

L’impact de l’épidémie sur l’économie  dépendra principalement de sa durée. En cas d’une telle urgence, le milieu économique burundais sera obligé  de penser aux issues de sécours au cas où la situation vener à dégénerer :”Personne ne peut nier la suprématie du made in China au Burundi. La situation dans laquelle se trouve la Chine nous concerne.  C’est pourquoi qu’il faut envisager des nouveaux partenaires, si non la pénurie et l’inflation sont guaranties avec la persistance de la menace”, conclut Barikwinshi Claude, économiste.