Depuis quelques années, au Burundi,  les services financiers numériques via les téléphones mobiles ont vu le jour. Dès  leur introduction, les échanges de l’argent par téléphonie mobile se sont fructifiés et connaissent actuellement un grand un essor. Cependant, de l’avis de notre collègue  Arnaud Favina, un pas important reste à franchir, car beaucoup de services incontournables n’utilisent pas  encore cette voie rapide de paiement et coûtent aux usagers plus qu’il n’en faudrait.  

Comme  décrit par le rapport du troisième trimestre de l’ARCT sur l’observation du marché des services de  la téléphonie fixe et mobile de 2019, le taux de pénétration pour la téléphonie mobile au Burundi ne cesse d’augmenter. En effet, il est passé de 55.30 % du 30 juin 2019 à 56.71% au 30 septembre 2019. Dans la ville de Bujumbura, ainsi qu’ailleurs au Burundi, les espaces se sont colorés en jaune et rouge, les couleurs  des différentes compagnies du « mobile money » en l’occurrence lumicash et ecocash. 

Dans le contexte d’une inclusion financière réduite, 79% des burundais en novembre 2018 déjà ignorant les services bancaires, cette conquête par le « mobile money » a eu le vent en poupe et a profité de cette pénétration de la téléphonie mobile pour bien s’implanter et se rendre indispensables grâce aux facilités y relatives.

Ces petits changements à saluer 

Actuellement,  il est facile de se procurer des recharges de crédits avec son téléphone grâce à son argent sur le compte ecocash,  lumicash et smart pesa. Bien encore, bien que timidement, certains bistrots et hôtels font leur premiers pas vers cette facilité de paiement. Pouvoir payer l’addition avec l’argent virtuel épargne au client de se déplacer avec de grosses sommes d’argent.  Encore qu’il n’y a pas plus gênant que de sortir à chaque fois que l’ambiance devient festive pour chercher un guichet automatique, au risque de rater un bon moment est un peu gênant.

Qui plus est, quand il se fait tard, les agents de ecocash, lumicash ne sont plus là.  D’où une autre manière de procéder s’impose surtout que, cerise sur le gâteau, ces compagnies de l’argent virtuel travaillent avec plusieurs banques ce qui offre des facilités aux clients.

Il y a encore du pain sur la planche

Chaque jour, plusieurs services doivent être payés et à chaque fois on doit se déplacer parfois sous la pluie ou sous un soleil de plomb. Chaque jour, des gens font  la queue ou doivent se frayer un chemin dans une foule de demandeurs de services. 

Ces scènes se vivent et se revivent dans les services publics.  On est forcé de se rendre à l’Office des recettes ou dans une banque pour payer afin d’avoir un document. Et au prix fort des taxes qu’on est obligé de payer s’ajoutent chaque fois des frais de déplacement. Un autre exemple est celui des compagnies de transport, surtout ceux qui joignent la ville de Bujumbura vers l’intérieur du pays, pour lesquelles on doit se rendre dans leur bureau, pas toujours proche, pour espérer avoir un ticket alors que l’achat et la réservation avec paiement direct en ligne pourrait changer la donne. Ceci dit, pour le bien de tous, les différents prestataires de services devraient songer à améliorer l’accès à leur service et ça devrait passer par  la vulgarisation des moyens de paiement en ligne, l’éclosion de la téléphonie mobile aidant.