Partout en Afrique et dans la région des grands lacs en particulier, de nombreux projets de construction des centrales en énergies renouvelables sont en cours. Mais ces derniers traînent. Pour notre collègue Romaine Bukuru, ces pays devraient libéraliser ce secteur pour une exécution rapide qui pourra ouvrir les portes du développement durable.

Au Rwanda, en 2014, une central photovoltaïque a été implantée dans le district de Rwamagana, dans la province orientale par un consortium de Gigawatt Global, Norfund et Scatec Solar, soutenu par l’initiative de Barack Obama « Power Africa » pour une valeur de 23,7 millions de dollars. Les travaux ont démarré en février 2014 et ont été achevés en juillet. 

Au Burundi, Gigawatt Global  a lancé un projet en 2017 de construction d’une centrale solaire de 7,5 MW à GITEGA via un champ de panneaux photovoltaïques. Ces 7,5 MW permettront de produire l’équivalent en électricité pour 60 000 foyers sur une subvention de 1 millions de dollars américain .  Dommage! Vingt mois après l’inauguration (2018) de “Gigawatt Global Burundi” sur la colline Mirama, zone Mubuga, la population se lamentait de la lenteur de ce projet. Aujourd’hui, on en parle plus.

Un projet casse-tête

En RDC, le projet de méga-barrage d’Inga III   est bloqué par la discorde sino-espagnole. Il y a treize  mois, le gouvernement congolais avait annoncé la signature d’un accord avec deux consortiums, chinois et espagnols. La taille du projet (11 000 mégawatts) serait près de trois fois supérieure au projet initial, dans un premier temps soutenu par la Banque mondiale.

En effet, selon Wang Yu, le consortium ProInga, le front espagnol voulait séparer la phase de « coopération exclusive » portant sur la conception du projet et les études de faisabilité de la phase de concession à développer en BOT (build, operate, transfer). Du côté des Chinois, le projet doit être développé comme un tout. Quelque chose cloche!

Même s’il était exécuté à temps, Inga III serait trop tourné vers l’extérieur, alors que 80% des Congolais n’ont pas accès à l’électricité, et viserait principalement l’exportation d’énergie vers l’Afrique du Sud, voire vers le Nigeria et l’Angola ultérieurement. 

Pour la libéralisation du secteur

Les centrales qui semblent avancer sont aussi financées par les étrangers. La principale raison évoquée est souvent un déficit de ressources financières des Etats. 

De quoi nous pousser à affirmer que  le gouvernement ne devrait pas toujours être l’exécuteur des projets. 

Supposons par exemple que cinq millionnaires congolais unissent leurs fonds pour construire une centrale solaire. Ils le feront dans les plus brefs délais car ils auront besoin de cueillir les bénéfices de leurs investissements. Un autre atout, la population cible serait directement les habitants des environs. L’électricité sera distribuée régulièrement et ainsi la liberté économique sera renforcée.