Plus de commerce du haricot de Muyinga vers d’autres provinces. La correspondance faisant objet de cette interdiction est tombée en milieu de la semaine dernière. Une  «prise en otage» que dénoncent des commerçants. Pour notre collègue Jonathan Ndikumana, cette décision viole le libre-échange.

« Interdiction temporaire de transport du haricot vers d’autres provinces ». Tel est l’objet de la  correspondance transmise mercredi 10 juillet par le gouverneur de la province Muyinga aux administrateurs communaux. Raison : Eviter l’insécurité alimentaire dans cette province. Aline Manirabarusha déplore : «Les commerçants achètent le haricot à des ‘‘prix dérisoires’’ pour les revendre à ‘‘des prix exorbitants’’ lors de mauvaises saisons».

Dans les milieux des commerçants, cette mesure qui n’est pas accueillie de bonne grâce. «La mesure est injuste », s’accordent-ils à dire. Fabien Nduwayezu, l’un d’eux, n’en revient pas. «Le commerce fait partie des éléments qui permettent d’accroître la production et non l’inverse». Lui et deux autres commerçants avaient lancé une petite coopérative qui s’occupe de ce commerce.

Ce jeune commerçant soutient que chaque individu, acheteur ou vendeur, devrait être libre d’entrer dans la compétition des prix et se choisir librement son marché. En plus, chaque province joue un rôle dans le réseau de commerce intérieur. Le pays connaît pourtant des insuffisances remarquables qu’il faut encore penser à relever.  

Respect à la liberté du commerce

Selon le sage Voltaire, «  le pays où le commerce est le plus libre sera toujours le plus riche et le plus florissant, proportion gardée. » A mon avis, il faudrait donc plutôt prendre des mesures qui encouragent la circulation des marchandises. A l’intérieur du pays comme à l’extérieur. 

La liberté du commerce est à promouvoir. Le libre choix du marché devrait être la garantie pour les commerçants dans l’exercice de leur métier. Au lieu de fermer les frontières provinciales, l’idéal serait, pour l’administration, de prendre toutes les mesures pour encourager la production. Produire plus et vendre le surplus. S’aligner dans la bonne gestion responsable de la production…

Inutile d’aller plus loin dans la réflexion. Quand le haricot est vendu en dehors de telle province, celle-ci enregistre l’entrée de nouveaux progrès internes. En effet, tout produit est échangé contre de l’argent. Sans liberté dans le commerce, la prospérité est freinée et cela devient un frein pour la croissance et le développement.