Bukavu compte 3 grands cimetières opérationnels : RUZIZI dans la commune d’Ibanda, MUNSHEKERE et MUSIGIKO dans la commune de Bagira. Notre collègue Bienfait Mubalama rappelle que le respect des morts est une tradition en Afrique.

Triste réalité ! Les cimetières de la ville de Bukavu à l’Est de la RDC sont envahis aujourd’hui par des constructions. Les parcelles sont présentement vendues illicitement  et  les acheteurs construisent sans aucun obstacle.

Pour certains, c’est une source de richesse et pour d’autres, un moyen leur permettant d’avoir une parcelle en ville. S’il n’y a pas d’interventions contre cette pratique, Bukavu sera une ville sans cimetière dans 10 ans.  

Le professeur MATUNGULU rappelle que les morts sont considérés comme vivants en Afrique : «les morts ne sont pas morts et l’Africain croit à cela ».     

Qui sont impliqués dans ces morcellements ?

Avant de construire une maison à Bukavu, un titre foncier et d’une permission de construire valide sont en principe exigés. Ce, alors que les acheteurs des parcelles dans des cimetières construisent sans contraintes. Cela suppose l’implication des autorités locales, provinciales et même nationales dans cette affaire.  

De la mairie au quartier en passant à la commune,  c’est du silence radio de la part des autorités. Cependant, les activistes des droits de l’homme et associations ne cessent de décrier ces actes irrationnels. Cependant, il sème dans le vent, me semble-t-il.

Je suis convaincu que la corruption, l’impunité et l’immoralité restent des facteurs perpétuant des morcellements des cimetières. L’insécurité y est aussi pour quelque chose en ce sens qu’elle entraîne l’exode rural, incitant ainsi la recherche à outrance des parcelles même à des endroits inappropriés pour la construction.  

Comment en finir avec ces morcellements ?

Les mouvements citoyens et d’autres personnes qui respectent les cimetières doivent interpeller pacifiquement les autorités locales, les acheteurs illicites et l’opinion à protéger ces lieux de repos éternel. Il faut des séances publiques de sensibilisation pour informer à la population de ne plus acheter les cimetières. Il ya des lotissements officiels à Nyantende et Kavumu.

En plus, si le phénomène continuait, il faudra initier des collectes de fonds pour construire des clôtures aux alentours des cimetières dans Bukavu. Il faudra inciter le nouveau régime politique à identifier, à punir et à emprisonner tous les vendeurs des cimetières. Tous les occupants illicites des parcelles dans les cimetières devront être chassés.  

Respecter les cimetières, c’est honorer la mémoire de ceux qui s’y reposent.