Le respect des libertés dépend généralement de la gouvernance. Les élections approchent à grands pas en RDC. Pour le blogueur Enock Bisimwa ces élections s’annoncent moins mal par rapport aux deux précédentes en raison surtout du départ de Kabila. Néanmoins, il doute de la pérennisation de ce climat aujourd’hui moins tendu.

Le 23 décembre est une date bien connue de tous les congolais. C’est en effet à cette date  qu’auront lieu les élections générales tant attendues. Car, il faut bien le rappeler, normalement prévues en 2016, elles avaient été repoussées en 2017 d’abord puis en 2018. Ce report a donné lieu à une grave instabilité politique qui n’a pas manqué de se solder par des violences politiques et/ou physiques. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de 2011 qui avait été émaillée elle aussi par des violences sur fond de contestation électorale.

Une particularité tout de même. Il avait été soupçonné que le Président  Kabila voudrait violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Cependant, il a fini par passer le relai et désigner son successeur du nom de Ramazani Shadary.

Une chose est sûre. En RDC, des élections, en tout cas celles de 2006, de 2011 et celle attendue fin cette année ont été ou sont caractérisées  par la violation  des libertés  politiques qui entament  par conséquent les libertés économiques.

 Les libertés politiques et économiques, parlons-en justement

Depuis 2006, le contexte électoral n’a jamais été favorable aux libertés. Déjà au lendemain des élections de 2006 qui avait opposé Jean-Pierre Bemba à Joseph Kabila et gagné par ce dernier, des cas de verrouillage de l’espace politique et d’instabilité politique  ont été observés  .Notamment le harcèlement des membres de l’opposition.

Il y a lieu de souligner aussi la disparition d’acteurs de la société civile dont le cas le plus emblématique fut celle de Floribert Chebeya, Président d’une ONG locale retrouvé mort dans sa voiture en juin 2010. Un cas parmi tant d’autres qui illustre le musèlement des libertés publiques/et ou politiques.

En 2011, les élections opposent Etienne Tshisekedi au Président sortant. Ces élections furent organisées à un tour à la suite du changement de la constitution en 2011. Comme en 2006 et sur fond de contestation aussi, ce scrutin fut gagné par le Président Kabila. Une victoire qui sera vigoureusement combattue par le candidat malheureux  qui ne cessera de s’autoproclamer président légitime. Là aussi, des libertés politiques sont bafouées.

Cette violation des libertés politiques  perdure même aujourd’hui à la veille des élections de 2018 malgré l’implication de l’église catholique qui s’est érigée en médiateur.

Mises à part ces violations de libertés politiques, cette situation d’instabilité politique a   des répercussions sur  les libertés économiques. Et c’est compréhensible car l’ «économie et la fille de la politique». Dans un pays où règnent l’instabilité politique et une insécurité comme c’est le cas en RDC, l’économie ne peut qu’en pâtir. Les libertés économiques deviennent dans ce contexte  quasi -inexistantes. La paupérisation dans laquelle se retrouvent les habitants de l’Est du pays en proie aux conflits armés (et c’est un exemple parmi tant d’autres) est là pour le prouver.

Entre autres conséquences de cette absence de libertés économiques, la santé financière de ce « pays continent » est tout sauf satisfaisante. Pour ne prendre que les deux aspects,  le PIB par habitant est de 385 dollars USD, le taux de chômage frôle les 46,1%.

Le rendez-vous électoral du 23 décembre  fera-t-il la différence? Saura-t-il mettre un  terme aux  cas de violation des libertés politiques qui ne cessent d’être enregistrés ? Propulsera-t-il les libertés économiques ? Time will tell.