Aucun pays ne peut diminuer (considérablement) le chômage s’il ne met pas l’accent sur la promotion de l’esprit d’entreprise. Le blogueur Lambert Hakuziyaremye salue l’initiative du gouvernement d’intégrer le cours d’entrepreneuriat dans le système éducatif. Cependant, il lui recommande de doter les établissements scolaires du matériel didactique.   

Je constate le vacillement du secteur privé au Burundi. Cela est un fait qui ne date pas malheureusement d’hier. En tout cas, personne ne pourrait me contredire. A mon avis, il s’explique entre autres par l’absence d’une culture entrepreneuriale au sein de la population en général et de la jeunesse en particulier. Tous (ou presque) les lauréats des universités sont des demandeurs d’emploi.

Personnellement, j’estime qu’il ne s’agit pas de leur faute. Les jeunes burundais ne sont pas nourris aux mamelles de l’entrepreneuriat dès le bas âge. Non plus, les églises et d’autres organisations ne donnent pas un coup de main. Elles s’investissent moins dans des initiatives entrepreneuriales.

Néanmoins, il me semble qu’il y a de quoi espérer pour l’avenir. Je salue l’introduction du cours d’entrepreneuriat dans le système éducatif. Je trouve intéressant que le gouvernement ait pensé à cette politique. Je ne doute pas qu’à la longue, elle permettra de donner au pays des lauréats qui pourront, en mettant en application les connaissances acquises,  être des patrons d’eux-mêmes.  Sur ce, ils créeront de l’emploi pour d’autres.

Quel impact et quels défis ?

Je suis un enseignant de ce cours dans un établissement situé dans la capitale Bujumbura. Il est pondéré à raison de 3 séances par semaine au quatrième cycle (7ème, 8ème et 9ème). J’apprécie les notions théoriques inculquées aux élèves. Elles sont conçues suivant un certain processus systématique de la 7ème à la 9ème.  C’est que je trouve vraiment appréciable.

Le programme met l’accent en 7ème année sur la découverte des talents et des qualités d’un entrepreneur. En plus, l’enseignant insiste sur les opportunités entrepreneuriales en milieu estudiantin. Je sais que je ne dois pas m’écarter des trois secteurs, c’est-à-dire, primaire, secondaire et tertiaire pendant que je dispense mon cours.

En 8ème année, la matière aide l’élève à découvrir la démarche entrepreneuriale à travers la recherche de nouvelles opportunités. Je parle de l’innovation, de la créativité, etc. Cette matière lui fournit la clé pour la réussite de son projet d’entreprise. Et au niveau de la 9ème année, l’éduqué a le privilège de joindre la pratique à la théorie. Gâteau sur cerise, il apprend  l’élaboration et la gestion des projets pour son autopromotion.

Quand bien même je suis satisfait de ce programme, je reste tout de même sur ma soif. Je remarque un décalage entre les notions théoriques et la pratique. A l’origine, il y a un manque du matériel didactique pour concilier les théories et la pratique. Ainsi, l’enseignant se limite aux notions théoriques. il n’y peut rien.

Je recommande aux autorités en charge de l’enseignement d’insister sur la pratique. Cela requiert plus de moyens important pour doter les écoles du matériel didactique. Si nous avons besoin de la qualité, il faut vraiment un investissement conséquent.

Dans ce sens, les élèves pourront réaliser déjà à l’école de petits projets.  Et quand ils seront dans la vie active, ils profiteront de l’expérience acquise pendant leurs études pour bien gérer et faire fructifier leurs entreprises.