Dans  un discours à la nation prononcé à la veille de la célébration du 57ème anniversaire de  l’indépendance du Burundi, le président burundais  a fait plusieurs annonces. Si certaines  d’entre elles sont  symboliques, d’autres en revanche, dont celle du  dégel  des annales sont  financières. Pour notre collègue Patrick Nimpagaritse, cette mesure suscite un ouf de soulagement pour une grande partie de la population.

Cela faisait quatre ans que les annales des fonctionnaires avaient été gelées par le gouvernement burundais en vue de l’harmonisation des salaires. Une  mesure qui  avait déchanté  plus d’un, les syndicalistes en tête de liste.

Pour preuve, dès l’annonce de la mesure et  de sa mise en vigueur depuis janvier 2016, la confédération des syndicats du Burundi (COSYBU) demandait aux autorités d’annuler la mesure de gel des annales, primes et indemnités, dénonçant une ’’loi inique’’ imposée par le gouvernement sans concertation avec les fonctionnaires concernés.

A l’époque, le gouvernement ne manquera pas de tranquilliser : le ministre des Finances du budget et de la coopération au développement économique déclarait : « Comme les annales sont gelées, cela veut dire que d’un moment à l’autre, elles peuvent être dégelées ».

Vers un dégel 

Les annales constituent une augmentation annuelle basée sur l’inflation à 3 % du salaire de base (pour pallier à l’inflation) et la cotation du travailleur à 5 % du salaire de base (pour le travailleur bien coté). En clair, ce sont donc les 8 % du salaire de base qui avait été gelé.

Avec le dégel annoncé par le locateur du «palais Ntare Rushatsi » (une nouvelle dénomination  de la nouvelle présidence dont la construction fut  financée à 100% par la  Chine), c’est la reprise d’une augmentation automatique annuelle des salaires des fonctionnaires burundais, qui en étaient privés il y a de cela quatre ans.

Une sorte du droit de propriété  recouvré, celui de jouir pleinement de son salaire et autres avantages prévus par la loi en contre partie des  services rendus. De quoi faire alléger (oui, alléger et pas venir à bout)  les souffrances économiques des fonctionnaires burundais qui doivent faire face quotidiennement aux difficultés économiques, ce qui ne les permet pas de  joindre les deux bouts du mois en conséquence.