La mendicité est une réalité particulièrement dans les rues de la ville de Bujumbura. Les initiatives de les ramener dans leurs familles poussent certains à se débrouiller dignement pour survivre. Notre collègue Arnaud Favina donne un exemple.

Il est midi à Bujumbura. Le soleil est trop accablant. Kadogo* fait le tour du  quartier Gihosha, d’avenue en avenue, portail après portail. Certains lui ouvrent d’autres non.

Il est à la recherche des bouteilles en plastique connus sous différentes appellations. ‘‘ ikibuni’’, ‘‘igipacupacu’’ ou ‘‘ikivodoka’’ ou encore ‘‘igikinju’’.

Ce jour-là, Kadogo va toquer chez nous par hasard. Après lui avoir donné trois bouteilles en plastique on discute un peu. A travers notre échange, j’en déduis qu’il ne voulait plus vivre de la mendicité. Il a donc décidé de ramasser ces bouteilles en plastique pour les vendre afin de se constituer un capital pour vendre d’abord les arachides puis les œufs.  

Kadogo revend ces bouteilles auprès des vendeurs de l’huile de palme. Une bouteille  « ikibuni » de 2 litres se vend à 200 Fbu. Il est en effet réutilisé par les vendeurs d’huile de palme.

Depuis notre rencontre, plusieurs semaines plus tard, le jeune homme a pu constituer une somme suffisante pour s’acheter un kilo d’arachides ainsi que le matériel pour débuter la vente d’arachides. Pour ce, Kadogo a pu commencer à vivre dignement dans la capitale de son petit commerce.

Des promesses pour la jeunesse, mais un hic…

Face au chômage récurrent des jeunes, le gouvernement a promis de mettre en place une banque d’investissement pour les jeunes. Cet organe malheureusement ne pourra pas aider les jeunes comme Kadogo. Car en effet, d’après un cadre au ministère de la Jeunesse, cette banque privilégiera surtout le financement des projets à haut potentiel d’emploi avec une certaine innovation. Le hic est que les petits projets risquent de ne pas être financés.

Des efforts qui attendent un coup de pouce…

Pour que les petits projets des jeunes comme celui de Kadogo trouvent un aboutissement, il leur faut parfois une implication des autres citoyens.

Habitants de la ville de Bujumbura, aux jeunes qui toquent chez vous, ne demandant que des objets en plastiques  que vous n’utilisez plus, soyez bienveillants. Leurs initiatives contribuent à assainir l’environnement.