Le Kinyarwanda est une langue qui unit toute la population du pays des Mille collines. Notre collègue Immaculée Mukazayire s’étonne que certains responsables des services publics privilégient l’anglais, une langue incomprise de tous dans ce pays.  

Il est inadmissible que certaines autorités veuillent s’exprimer plus en anglais qu’en kinyarwanda, langue nationale et comprise de tous au Rwanda. Elles cherchent à faire passer leurs messages via la langue de Shakespeare comme si tous ses compatriotes devaient connaître cette langue. 

J’admets que les institutions privées aient la latitude d’utiliser des langues de leur choix. Mais quand il s’agit des institutions publiques, là où les citoyens sont à la base des services, les autorités doivent être sensibles sur l’importance de la langue dans laquelle il faut communiquer avec la population.

Sur la porte des bureaux, il est étonnant que certains écrivent des noms et fonctions en anglais.  Ainsi, quelqu’un qui ne parle cette langue ne peut pas savoir à qui il faut demander un service. Certains se font même traiter avec méchanceté quand ils entrent sans savoir à qui ils doivent s’adresser : « va lire cet écrit à la porte !», telle est la réponse qui leur est donnée laconiquement.

En outre, certains responsables laissent des messages dans cette langue sur la porte. «L’autorité ne sera pas disponible durant toute la semaine, à sa place veuillez voire… », «Ce bureau est fermé, veuillez trouver la personne à la porte gauche » … 

Le kinyarwanda, langue fédératrice

Je voudrais proposer que l’on écrive ces messages dans deux langues, le kinyarwanda et l’anglais.  Cela s’il n’est pas possible d’utiliser les quatre langues officielles : le Kinyarwanda, l’anglais, le français et le kiswahili.

Si un responsable d’un service public veut utiliser à tout prix d’autres langues, il doit garder en tête que tous les Rwandais ne comprennent pas l’anglais encore moins le français.  

Même s’il advenait que les Rwandais parlaient bien tous les langues étrangères, le kinyarwanda resterait une langue comprise de tous. Il faut qu’elle garde une première place dans la communication au Rwanda. C’est notre langue maternelle, elle est irremplaçable.