L’idée que les investissements en infrastructures peuvent influer sur la productivité est séduisante. Il suffit d’imaginer une économie avec des camions mais sans routes, ou de bateaux mais sans port. Pour le blogueur Kelvin Ndihokubwayo, avec le développement des infrastructures, le Burundi tirera profit de son intégration au sein de l’EAC.

En effet, les infrastructures de transport permettent de répondre à un besoin fondamental que nécessite l’activité économique qui est la mobilité des facteurs de production.   

La production est le fruit des apports habituels de capital et de travail, complétés d’équipements, ou d’infrastructures du secteur public. D’où il faut analyser comment alors ces infrastructures contribuent dans l’augmentation du rendement des entreprises.

Les infrastructures de transports constituent une activité à forte intensité capitalistique. D’où souvent leurs constructions nécessitent une intervention publique. Au Burundi, en l’absence d’infrastructures ferroviaires et d’accès à la mer, le transport routier est dominant.

Le Burundi dispose d’un réseau routier de près de 12.000 kilomètres. Pourtant, même si, ce réseau correspond à une importante densité au kilomètre carré, en revanche il est moindre en termes de densité par habitant.

Ainsi, dans le Plan national de développement du Burundi 2018-2027, parmi les piliers de la transformation structurelle de l’économie, nous y trouvons le renforcement des infrastructures de transport.

Le défi routier est d’autant plus important pour le Burundi, vu que 90% de la population vit toujours dans des zones rurales encore faiblement desservies et qu’il y a certaines localités pourtant potentiellement très stratégiques économiquement qui sont difficilement accessibles.

Que rapportera ce renforcement en infrastructures ?

La construction ainsi que la réhabilitation de certaines routes entraînera l’accroissement de la rentabilité des entreprises.  

Actuellement, par exemple, la route Bujumbura-Nyamitanga est en cours de construction, sans oublier le projet d’aménagement et de bitumage de la route Nyakararo-Mwaro-Gitega. Pendant ces travaux, les agents reçoivent un salaire pour leur main d’œuvre mais aussi une rémunération pour leurs biens vendus comme par exemple les pierres, le sable, etc.

Ceci, augmentent leurs pouvoirs d’achat, d’où un accroissement de la demande des biens produits par les entreprises. Pour faire face à cette demande, les entreprises devront augmenter la quantité produite et par conséquent elles verront leurs profits augmenter.

Et comme la productivité est un élément pouvant être assimilé à un indicateur de compétitivité, alors notons que les infrastructures au Burundi vont accélérer l’intégration régionale. Une entreprise qui œuvre dans un pays où il y a des infrastructures de transport de qualité, la rentabilité de son investissement s’améliore, du fait que la durée de l’amortissement des véhicules augmente.

En définitive, nous savons que les entreprises gérant plusieurs unités de production géographiquement dispersées ont un poids économique très important. Les décisions stratégiques les plus importantes nécessitent souvent des interactions en face à face. De ce fait, les infrastructures de transport sont susceptibles de faciliter la gestion de ces structures complexes.  

Le gouvernement devrait injecter des moyens conséquents en vue de développer et d’accroître le réseau routier d’une part et de privilégier d’autres moyens de transport d’autre part. Il s’agit notamment des voies lacustres à travers le lac Tanganyika et les chemins de fer.