Une campagne  de«16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes» a été récemment lancée.Le blogueur Patrick Nimpagaritse rappelle aux femmes que les droits ne sont jamais servis sur un plateau d’or.   

La campagne de 16 jours a pour objectif, la dynamisation des actions visant à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles partout dans le monde. Elle a été initiée  par le premier Institut pour le leadership des femmes (Women’s Global Leadership Institute) et coordonnée par le Centre pour le leadership des femmes (Center for Women’s Global Leadership).

 Le Burundi ne fait pas l’exception. Elle se joint au reste du monde pour l’occasion, car, comme ailleurs, les violences contre les femmes sont une réalité.

Mais au-delà de ces violences commises à leur endroit, les femmes burundaises n’ont pas encore connu le plein épanouissement surtout en termes des libertés. Certes des avancées sont à saluer, mais il reste beaucoup à faire. Insistons ici sur les libertés politiques et économiques.  

Femmes et libertés politiques: encore du chemin à faire       

Il est vrai, en matière de libertés politiques, le Burundi n’est pas le mauvais élève en Afrique. Les femmes ont droit à un quota de 30% dans les institutions politiques. Un peu plus de pourcentage ne leur ferait pas de mal. Le Rwanda, notre voisin du nord, en la matière a de quoi faire pâlir  pas mal de pays africains, y compris le Burundi.  

En plus de ces quotas prévus par la loi, sur le plan des mentalités,les femmes restent considérées comme les moins aptes politiquement. Même entre elles, et pas seulement pour des questions politiques, le courant ne passe pas forcément.

L’expérience a montré qu’au moment des élections, des femmes préfèrent les hommes aux femmes. Pourquoi ? Question de mentalité ou de préjugés peut-être. Les hommes eux, n’en parlons même pas. Ils sont toujours nombreux à croire qu’en politique, les femmes ne sont pas les mieux indiquées.

Et les libertés économiques ?

Au Burundi, la femme n’a pas encore conquis ses droits économiques à proprement parler. L’absence du droit à l’héritage en est l’une des parfaite illustrations.

En effet, ce droit à l’héritage est un combat loin d’être gagné.Les mentalités ou la culture y sont peut être pour quelque chose. Surtout qu’il n’est pas rare de constater que même au sein de la gente féminine, les avis sur la question sont partagés.   

Une situation qui à mon avis constitue une sorte d’entrave au droit de propriété. Ne dit-on pas d’ailleurs que tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droit. Il est vrai, la question des terres est à gérer avec prudence, mais cela ne devrait pas constituer un prétexte pour avancer vers la consécration de ce droit, celui de propriété.    

A part ce droit à l’héritage qui tarde à être mis en place,il faut tout de même souligner certaines avancées. En témoigne un certain nombre  d’entrepreneures qui essaient de se frayer du chemin.  Mais toujours est-il que leurs droits  restent bafoués ici et là surtout dans le monde rural, des fois par leurs maris.

S’il est vrai que les violences contre les femmes sont légion,  l’obstruction de leurs libertés politiques et économiques devrait aussi nous interpeller. Pour ce, certaines mentalités doivent évoluer pour relever le défi. Les femmes doivent aussi s’y mettre. Ces droits ne leur seront pas servis sur un plateau d’or.  Ne dit-on pas que les droits s’arrachent.