Avec un accroissement de la population suivie d’une urbanisation, l’offre en électricité reste largement inférieure à la demande de plus en plus croissante dans la région des Grands lacs. Quoi faire alors ? Pour le blogueur Franck-Arnaud Ndorukwigira, les énergies renouvelables peuvent être une alternative pour gérer cette crise énergétique.

Allumer la lumière, voilà un geste bien simple dont est pourtant privé généralement presque toute la population rurale.L’accès au réseau électrique est limité aux zones urbaines. Au Burundi par exemple, le taux d’électrification est de 10 %. Le potentiel hydroélectrique est évalué à 1700 MW dont seuls 32 MW sont en ce moment exploités. Avec 70.000 abonnés à la REGIDESO, entreprise publique qui fournit l’eau et l’électricité, en 2011, la demande va plus en augmentant. D’ici 2020, les abonnés seront de 150.000. Le Burundi se retrouvera dans l’obligation d’importer de plus en plus d’énergie.

Même chose en République Démocratique du Congo où le taux national d’électrification est de 9 % et pas plus de 1 % pour la population rurale. 93% de l’électricité produite dans ce pays provient des centrales hydroélectriques. Avec une croissance démographique de 3,2 %, la demande énergétique ne fera qu’augmenter en accentuant l’écart déjà conséquent entre l’offre et la demande.  

Les atouts

Les énergies renouvelables peuvent être la réponse au problème de cette carence énergétique. Dans ce domaine, la région des grands lacs dispose d’un fort potentiel, encore largement sous-utilisé. La vallée du Rift concentre un important potentiel géothermique,dispose d’un taux d’ensoleillement records, propice au développement du photovoltaïque, ainsi que de vents réguliers favorables à la production d’énergie éolienne.

Le Rwanda est un bon exemple à suivre dans la région. En 2012, le pays importait 13 % de l’électricité consommée, car il était confronté au challenge de gérer une forte croissance économique dans un environnement de sous-capacité énergétique. En 2013, alors qu’il ne produisait que 110 mégawatts, il a augmenté sa capacité énergétique par une centrale solaire d’une capacité de 8,5 MW qui a produit au cours de la première année environ 15 millions de Kilowattheures.

Promouvoir et standardiser les énergies renouvelables

L’électricité constitue un élément moteur pour le développement tant économique que social. Une raison de plus pour établir des stratégies claires pour le développement du domaine. «En développant les énergies renouvelables,l’énergie hydroélectrique pourra servir dans les industries, tandis que, dans les ménages, on pourra utiliser l’énergie solaire et permettre ainsi aux villageois de créer de nouvelles sources de revenus, ou de petites entreprises»,a indiqué Théodore Kwigize, représentant légal de l’Association Burundaise des Énergies renouvelables.

Au moment où dans certains pays africains, la mauvaise gouvernance des marchés et les défis réglementaires continuent d’entraver la mise en œuvre de plusieurs projets énergétiques, en particulier en ce qui concerne les énergies renouvelables et la participation du secteur privé dans ce secteur, Théodore remercie le gouvernement burundais, qui a voté un projet de loi portant libéralisation du secteur ‘‘électricité’’et détaxation des équipements importés qui entrent dans la production et la vulgarisation de l’énergie solaire.

Le Burundi a lancé en 2017 un projet de construction de la centrale solaire photovoltaïque de 7,5 MW, d’un potentiel estimé à 5 KWh/m²/jour. Cependant, les activités proprement dites n’ont pas encore commencé. 

Il faudrait que les trois pays de la région des Grands lacs s’investissent dans le développement des énergies renouvelables. Celles-ci sont un facteur de croissance économique.