Du 29 juin au 15 juillet, la deuxième édition de la foire dénommée « Made in Burundi » se tient aux terrains tempête. Le blogueur Pierre-Claver Banyankiye appelle à la créativité dans l’empaquetage.   

Une centaine des entreprises exhibent leurs produits dans cet événement organisé par le ministère de commerce et de l’industrie. C’est une aubaine pour les produits de fabrication locale.

Les produits sont nombreux et s’étendent sur plusieurs secteurs d’activités, notamment le secteur textile, l’habillement, les immeubles, les produits cosmétiques, l’électricité, les boissons, les limonades, etc.

Une occasion pour les entrepreneurs burundais de rencontrer leur clientèle. Ici comme ailleurs, ce sont des évènements de ce genre qui leur permettent d’exister et de se faire connaitre. Comme le témoignent certains d’entre eux, c’est à travers ces foires que l’on incite le consommateur à aimer les produits locaux.

Ce qui saute aux yeux, aucune entreprise produisant des emballages n’est présent dans ce grand évènement. Les entrepreneurs qui y participent déplorent qu’au Burundi, il n’y a pas d’entreprises produisant des emballages.

Cela handicape le fonctionnement de nombreuses petites entreprises : «Celles qui sont dans le domaine de transformation font face à un manque criant d’emballages», se lamente Venant Kajibwami, chargé de marketing et relation publique dans la brasserie IMENA.

D’après ce dernier, son entreprise doit importer les emballages pour leurs produits. Ainsi, cette brasserie à la phase embryonnaire doit supporter non seulement les coûts de transport mais aussi les droits de douanes. Cela fait augmenter le prix du produit pour lequel cet emballage a été commandé d’une part et diminue d’autre part la quantité de production vendue. «Le cout du produit devient élevé à cause de l’emballage, certains clients ne peuvent pas s’en procurer».

Il faut l’innovation…

Pour l’ensemble des produits destinés à la commercialisation, l’emballage est un facteur de compétitivité et de renforcement de la valeur ajoutée. Malheureusement, ce facteur est encore très mal maîtrisé par les producteurs locaux, notamment par ceux qui font la transformation des produits de l’élevage et de l’agriculture.

En dépit de leur qualité, les produits burundais ont très souvent du mal à s’imposer chez les consommateurs des Etats de la  Communauté Est-africaine en général, mais spécifiquement lorsqu’ils sont destinés à l’exportation.

Selon les spécialistes, l’emballage de qualité comporte trois dimensions à savoir l’esthétique,  la protection-conservation et les informations sur les produits. Des notions mal maîtrisées sur la plupart des produits au Burundi.

L’absence ou la mauvaise qualité des emballages des produits alimentaires est l’une des principales raisons pour lesquelles les produits alimentaires localement fabriqués, en grande partie par les entreprises agroalimentaires, résistent difficilement à la concurrence des produits importés dans la plupart soit dans les pays membres de la communauté de l’Afrique de l’Est ou en dehors.

Le manque ou l’insuffisance des investissements dans le secteur de l’emballage, la faible disponibilité de matériaux d’emballage, d’équipements et de services d’emballage de qualité, les coûts d’importation élevés de ces équipements et le déficit de ressources humaines qualifiées sont autant de contraintes identifiées dans la fabrication des emballages au Burundi.