Il se tient à Bujumbura dès ce jeudi 14 juin le salon des industriels des Etats de la communauté Est-africaine. Le blogueur Pierre-Claver Banyankiye appelle les hommes d’affaires burundais à en profiter pour qu’ils tirent leur épingle du jeu.  

Du 14 au 16 juin 2018, le Burundi abrite la première édition de la foire de la Communauté Est-africaine des industriels. Pour l’Association des industries du Burundi (AIB), cette exposition sera une occasion de promouvoir leurs produits. Il y a lieu aussi d’évaluer la compétitivité de l’industrie burundaise au sein de l’EAC.

Le récent rapport sur la compétitivité de l’industrie burundaise (2015) montre que le secteur manufacturier contribue à raison de 9,9% du PIB. Par rapport aux pays membres de la communauté, le Burundi enregistre de faibles capacités de production industrielles. Elle a évolué en decrescendo depuis 2007 jusqu’en 2015. Le poids de l’industrie burundaise dans la production nationale est passé de 12,9% à 9,9%.

En effet, les statistiques montrent que l’industrie burundaise n’est pas compétitive sur le marché des pays de l’EAC. De 2007 à 2015, la compétitivité industrielle s’est  affaiblie que jamais. Le Burundi se retrouve désormais dans le peloton de queue alors qu’il était en 2007 au même niveau que le Rwanda au sein des pays de la Communauté Est-africaine.

En 2007, la part du Burundi était de 1.5%. Cependant, elle a été réduite de moitié pour atteindre 0,7% en 2015. Le Burundi occupe la dernière place. Le Kenya vient en tête avec 43,06 %. Il est suivi par la Tanzanie qui est presque au même niveau que le Kenya avec 42,27%, l’Ouganda avec 10,52% et le Rwanda avec 3,45%.

La République Démocratique du Congo (RDC) demeure le principal marché avec 64% des exportations manufacturières du Burundi. Cela montre que l’industrie burundaise s’intègre difficilement sur le marché de l’EAC. Cette situation révèle que, soit les produits manufacturés burundais sont chers par rapport à ceux des autres pays de l’EAC. Soit, les couts de transports poussent les industriels à préférer vendre en RDC qu’au Rwanda ou en Tanzanie.

Deux voies de sortie

Le marché de l’EAC pour l’industrie burundaise nécessite la recherche de nouveaux créneaux qui aideraient le pays à diminuer les risques liées à la forte dépendance de ce marché en augmentant ses exportations manufacturières.

En plus, la structure des exportations burundaises est caractérisée par un faible niveau de diversification. Or, cette diversification est également nécessaire pour les marchés d’écoulement pour mener le pays vers une trajectoire d’industrialisation stable.

Contrairement aux autres indicateurs où le Burundi vient en dernière position, il convient de souligner que notre pays a un grand potentiel dans des produits de moyen et haut niveau de technologie. Ex-aequo avec le Kenya, il occupe la première place.  Sa part des exportations des produits de Moyenne et haute technologie avec 22% en 2015.

Notre pays  ne dispose pas d’industries manufacturières capables de dégager de volumes de produits suffisants pouvant accroître sa compétitivité au même niveau que les autres pays de l’EAC ou du moins réduire l’écart qui les séparent.

En vue de maximiser sa compétitivité industrielle sur le marché de l’EAC, les industriels burundais doivent se spécialiser dans des produits de moyen et haut niveau de technologie.  En outre, Ces produits offrent de plus grandes opportunités pour l’innovation et l’apprentissage.