Depuis plus de deux décennies, cette organisation sous régionale est victime de mauvaises relations persistantes entre les pays membres. Pour le blogueur Isaac-Newton FIKILI, une monnaie unique peut aider dans leur rapprochement.   

En plus de son rôle traditionnel de facilitation des échanges, la monnaie constitue l’expression d’un lien social fort entre les individus et les communautés. Quand des Etats membres d’une organisation régionale, sous régionale, etc., décident de l’utilisation d’une même monnaie,  cela traduit qu’ils entretiennent à coup sûr de bonnes relations.

Car, ils devront imaginer ensemble des stratégies pour rendre forte leur monnaie commune. Cela par rapport aux monnaies de référence, le dollar entre autres.

Autrement, la dévaluation s’en suit obligatoirement. Et leurs économies chutent. Ceci dit, les pays qui ont en partage la monnaie coopèrent dans tous les secteurs. L’un implique l’autre.

L’insécurité dans un des pays aura des répercussions sur l’économie de l’ensemble de la communauté. Une crise alimentaire dans l’un se fera sentir dans les autres, etc.

Ainsi, je trouve personnellement que la création d’une monnaie unique pour la Communauté économique des pays des Grands-lacs (CEPGL) pourrait revivifier cette dernière. Il est connu de tous, cette organisation sous régionale n’existe désormais que par le nom. Elle a fonctionné normalement depuis sa création en 1976 jusqu’en 1996. Nous sommes loin des années où elle réalisait de grands projets.

A titre d’exemple, je mentionne entre autres, la création de la Banque pour le développement des Etats des Grands Lacs (BDEGL), l’Institut de Recherche Agronomique et Zoologique (IRAZ) et l’Organisation de l’Energie des Pays des Grands Lacs (EGL). Comment qualifier le fonctionnement d’une organisation dont le dernier sommet des chefs d’Etat date d’il y’a plus de 20 ans ?

Des préalables s’imposent…

Je ne suis pas dupe. La création d’une monnaie commune pour les pays de la CEPGL est en ce moment impossible. Il s’observe un climat de méfiance entre les pays membres. Je parle particulièrement des relations entre le Burundi et le Rwanda. Celui-ci est accusé d’avoir soutenu les actes de déstabilisation du premier, de retenir les réfugiés burundais qui souhaitent le rapatriement…

En outre, je constate personnellement des disparités entre les économies des trois pays. Puisque je parle de la création d’une monnaie commune, un regard sur les monnaies respectives des trois pays est nécessaire. Le franc rwandais semble s’imposer par rapport aux francs des deux autres pays. Et cela s’explique dans la mesure où l’économie du Rwanda croît annuellement de 7% voire plus.

Je rappelle que la CEPGL s’est fixée comme objectifs notamment la sécurité des Etats membres, la création et le développement des activités d’intérêt public, la promotion des échanges, la libre circulation des biens, etc.

Etant donné que la monnaie crée de la valeur, je trouve que l’usage d’une monnaie unique peut faciliter le rapprochement des peuples du Burundi, de la République Démocratique du Congo et du Rwanda.