Le 8 septembre de chaque année  est célébré la journée internationale de l’alphabétisation. Même si le taux d’alphabétisation n’est pas moindre au Burundi, notre collègue Kelvin Ndihokubwayo trouve que son accroissement favorisera la liberté économique.

C’est une évidence. Le niveau d’alphabétisation d’un peuple fait partie des indicateurs de l’indice de développement humain. Cet indice, est une mesure qui permet de mieux mesurer  les inégalités mondiales et de relever les défis d’éducation et de pauvreté. Une personne est considérée comme analphabète, lorsqu’elle est incapable de lire et d’écrire. Il peut aussi être considéré comme toute personne qui ne sait lire que des chiffres, son nom ou une expression courante apprise par cœur.

En jetant un œil sur les statistiques de l’ISTEEBU, en 2017, le taux d’alphabétisation au Burundi était de 79 % chez les hommes et 68 % chez les femmes. D’après ces chiffres, ce taux en milieu urbain est de 92 % chez les hommes et 88 % chez les femmes. En milieu rural, il est de 77 % chez les hommes et 65 % chez les femmes.

 Moteur de la liberté économique

Dans un Etat  de droit qui prône la liberté économique, l’alphabétisation est aussi un moteur qui facilite la participation accrue au marché du travail. L’agent économique étant libre d’échanger sur le marché, la signature des contrats s’avère essentiel. Or, pour signer ces contrats et ne pas se faire avoir, le minimum est que cet agent économique sache lire, écrire et compter. En garantissant à l’entrepreneur l’accès équitable sur le marché des affaires, l’alphabétisation  s’ancre véritablement comme facteur qui favorise la liberté économique.

Néanmoins, pour rehausser ces niveaux d’alphabétisation, ce n’est pas seulement le rôle de l’Etat. Il y a d’autres moyens pouvant booster ce niveau d’alphabétisation à part l’Etat.

Quelle alternative alors ?

A voir les chiffres ci-haut citées, le constat est qu’en milieu rural, l’effort est à fournir. Mais, même en milieu urbain, majorer ce taux serait un atout. Pourtant, dans le budget général de la République du Burundi pour l’exercice 2018/2019, l’enveloppe budgétaire allouée à la direction générale de l’enseignement des métiers et de la formation professionnelle et l’alphabétisation des adultes est de 326 068 783 Fbu. Dans cette somme, la part qui revient à la direction de l’alphabétisation des adultes s’élève à 250 367 852 Fbu. Une somme minime. Nonobstant, l’augmenter serait anticiper la hausse des impôts. La principale source des recettes pour l’Etat. C’est pourquoi le secteur privé pourrait intervenir afin d’aider dans ce domaine d’éducation.

À titre illustratif, le secteur privé devrait s’inspirer du CEPRODILIC-ADEPE, dans son projet Village IMUHIRA. Dans son axe de formation et éducation, il lutte contre l’analphabétisme en ouvrant des centres pour l’alphabétisation des jeunes et des adultes. De même, la déscolarisation est luttée en promouvant l’enseignement de base et secondaire technique, tout en construisant les écoles primaire et secondaire.

En évidence, pour que ce schéma fonctionne, il faut que le gouvernement donne un accès facile aux privés qui voudront investir dans ce domaine, lequel processus augmentera le taux d’alphabétisation, et par ricochet, favorisera la liberté économique  des agents économiques.