Pour un entrepreneur, penser à souscrire son entreprise à un contrat d’assurance relève du réflexe professionnel automatique. Notre collègue Painette Niyongere dresse l’état des entreprises burundaises en matière des assurances et attirent les entrepreneurs burundais sur leur importance.    

Ils sont nombreux les entrepreneurs qui ne sont pas au courant des bienfaits de faire assurer leurs entreprises. En 2013, le taux de pénétration des Burundais dans les assurances était de 0,88 %. En 2017, ce taux a chuté vers 0,75 %. Soit, une diminution de 0,13 %. Un taux très faible étant donné que la moyenne mondiale tourne autour de 6,3 %.

Il suffira que survienne un incident comme un incendie ou un accident quelconque pour que les entrepreneurs commencent à regretter de ne plus pouvoir récupérer leurs biens. L’exemple n’est pas loin. Dans un pays où treize marchés ont pris feu entre 2001 et 2014, le taux de commerçants qui prennent l’assurance de leurs biens est encore trop faible au Burundi. D’après une enquête faite lors de l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura en date du 27 janvier 2013, parmi plus de 2500 commerçants qui avaient des stands dans ce marché, 60 uniquement avaient assuré leurs marchandises. Soit, un pourcentage de 2,4 %.

Les défis

Les entrepreneurs burundais ont une mauvaise perception de l’assureur. Selon Cyprien, entrepreneur dans le transport des biens et personnes, ce sentiment est renforcé par le fait que parfois, en cas de survenance d’un sinistre, les assureurs mettent trop de temps à indemniser les victimes. «Quand il y a un litige ou un incident, pour être remboursé par ces sociétés d’assurance, l’on est obligé de recourir aux tribunaux. Le processus devient plus long et compliqué, mais aussi plus coûteux » explique Cyprien.

Même son de cloche pour Eric, entrepreneur de Ngozi dans l’agroalimentaire. Pour lui, les entrepreneurs burundais affichent un manque de culture de l’assurance, car presque tous les assureurs au Burundi sont concentrés à Bujumbura. « Cela nous pose un défi par la longue distance et la non-connaissance de leurs services », dira Eric.

Que faire ?

Avec un taux de pénétration de 0,75 %, il est évident que le secteur des assurances est presque vierge au Burundi. Pour Jean Paul Roux, consultant international en assurance, il appartient aux assureurs de développer et de mûrir des stratégies pour atteindre le plus grand nombre de la population. Pour cela, il conseille une méthodologie du marketing client, qui se résume en 4 C : la connaissance, le contact, le conseil du client ainsi que la concrétisation de l’affaire, en vue d’une sensibilisation-conscientisation des entrepreneurs.

Quant’ aux entrepreneurs, qu’ils sachent que, quel que soit le domaine d’activité d’une entreprise, il se peut qu’elle soit sujette à un sinistre un jour ou l’autre, qui soit de nature à entamer son fonctionnement, sa stabilité financière ou son positionnement. Assurer son entreprise donc, devient le moyen le plus efficace pour garantir sa viabilité.

Bien plus qu’une façon de protéger son patrimoine professionnel, les assurances d’entreprise représentent surtout le meilleur moyen d’anticiper d’éventuels risques, mais aussi et surtout de veiller à la continuité de son entreprise.