L’employabilité devient problématique au fil des années en RDC. Notre collègue Isaac Fikili  trouve que le népotisme nourrit ce fléau et appelle à la méritocratie pour y mettre fin.

 

Des gens influents en RDC usent de leur autorité en faveur des membres de leurs familles, de leurs amis pour qu’ils aient du travail. Ce phénomène frappe actuellement tous les secteurs de l’emploi. Et ainsi, de poste de responsabilités sont parfois confiés à des personnes sans compétences, etc.

De ce qui précède, force est de constater que ce népotisme constitue un obstacle à la méritocratie alors que nul n’ignore que cette  dernière est synonyme de compétence.  Bref «l’homme qu’il faut à la place qu’il faut».

Les origines d’un candidat à l’emploi sont aussi prises en compte par les employeurs en lieu et place de leurs compétences. C’est ainsi que A.M a trouvé de l’emploi à Bukavu dans une entreprise dont il ne veut pas citer le nom.

«Le gestionnaire m’avait affirmé sérieusement que, si je n’étais pas familier avec M.N (son ami), je ne pourrais pas travailler ici. L’entretien avait porté uniquement sur mes origines au lieu d’évaluer mes capacités intellectuelles » dévoile-t-il.

Beaucoup pensent que cette situation est due au taux de chômage grandissant et à une situation économique chancelante. «Je ne peux pas donner de l’emploi un quelqu’un d’autre au moment où mon fils est au chômage», assure un propriétaire d’une entreprise dans la ville de Bukavu. https://bit.ly/2Xek8kj

D’autres estiment que cette pratique n’est pas toujours mauvaise au cas où on engagerait ceux qui ont des compétences voulues. C’est de cette manière que X.M, Directeur général dans une entreprise de construction à Bukavu a pu intégrer ses enfants dans cette entreprise en leur indiquant clairement quelles compétences ils devaient développer pour être acceptés.

Egalité de chances pour tous

Selon l’article 36 de la constitution «  le travail est un droit et un devoir sacrés pour chaque congolais (…) nul ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines, de son sexe, de ses opinions, de ses croyances ou de ses conditions socio-économiques ». https://bit.ly/2soRvmF

Sur ce, Me KOKO, avocat au barreau de Bukavu, plaide pour des mesures visant à favoriser l’accès pour tous à l’emploi. Pour lui, il faut que le gouvernement crée plus d’emplois pour les jeunes et suive de près le processus de recrutement dans les entreprises car cela fait partie de ses prérogatives.

Ainsi, pour bannir cette pratique, il faudrait que les décideurs comprennent que de nombreux jeunes restent au chômage alors qu’ils sont compétents et compétitifs. Ils doivent faire en sorte que des personnes sans piston trouvent aussi de l’emploi. Je les invite donc à privilégier la méritocratie plutôt que le népotisme.