Chaque année des milliers de lauréats universitaires burundais arrivent sur le marché de travail. Un  grand nombre d’entre eux ne parvenant pas à se défaire du chômage, notre collègue Arthur Bizimana, témoignages à l’appui, constate que  les petits boulots peuvent constituer un tremplin vers le travail décent.

Kadoyi est un jeune diplômé dans les langues et littératures françaises à l’Université du Burundi.  Au sortir de l’université, il s’est heurté à un défi que nombre de lauréats connaissent bien : le chômage.

Il se contentera d’un petit boulot qui n’est pas correspond pas à sa formation, mais qui qui allait juste l’aider à survivre à Bujumbura. Un boulot que pas mal de lauréats de l’Université du Burundi et ceux qui y font encore leurs études connaissent bien, le gardiennage.  Bien sûr, ses camarades de classe se moquaient de lui, mais Kadoyi n’a pas lâché. Lui, il savait que la vie n’est pas collective, mais personnelle.  

Reconnaissance

Affecté comme gardien au siège de Sports for Africa,  le patron de cette entreprise ne tardera pas à remarquer ses qualités, entre autre son savoir-faire et son humilité. Il apprendra au fur du temps que Kadoyi est licencié en langues et littératures françaises.

En guise de reconnaissance à son  « acte de bravoure », le patron de « Sports for Africa » l’affectera dans une agence qu’il venait d’ouvrir. En ce moment, Kadoyi  a remis l’uniforme de gardiennage et est désormais chef de l’une des agences de l’entreprise.

Comme Kadoyi, Divin est lauréat de la même université. Lui venait juste de terminer l’Institut supérieur du commerce (ISCO) dans la filière de «  commerce et marketing.»

Et comme, le gardiennage reste le gagne-pain pour bien des lauréats de nos jours, il a cherché à son tour un boulot dans la société de gardiennage. Au ce jour, il est affecté comme agent commercial dans la société Lotto à laquelle il travaillait autrefois comme gardien.

Des exemples de lauréats parmi tant d’autres qui sont parvenus à s’insérer professionnellement grâce aux petits boulots.

Les temps ont changé

Dire qu’il n’est pas aisé de trouver un travail décent ces jours-ci, cela est un secret de polichinelle, mais va-t-on croiser les bras et rentrer chez soi, près des parents, attendre tout en dépendant d’eux ? 

Les temps ont changé. Même s’il n’est pas facile de joindre les deux bouts du mois si l’on fait le boulot de gardiennage, il faut reconnaître qu’en plus d’acquérir une certaine l’autonomie financière, ces boulots constituent   un des moyens de se hisser dans le monde du travail.

Si certains préfèrent attendre à la maison, il faudrait plutôt attendre en travaillant si l’occasion se présente.