Le fonctionnement d’une entreprise, depuis la création à la certification, exige beaucoup de démarches auprès de l’API mais surtout au BBN. Le blogueur Patrick Nimpagaritse a été à la rencontre d’un entrepreneur. Témoignage.  

R.N est un jeune qui a terminé son premier cycle d’études à l’Université du Burundi, il y a de cela  2 ans. Depuis qu’il est au chômage, une idée frôle sa tête : La création d’une petite entreprise de production des savons, de lessive surtout. Un secteur qu’il sait tout de même en pleine concurrence ces derniers jours.

Un hic. Chômeur qu’il est, il lui est pour le moment impossible de transformer son rêve en réalité pour des raisons qu’il évoque, non sans regret : «Ça fait un bon bout de temps que j’aie une idée  de monter une entreprise de fabrication de savons. Toutefois, je ne peux pas la réaliser à cause du manque de capital ».

Interrogé s’il  a déjà institué légalement son entreprise, sa réponse est sans équivoque : « Enregistrer mon entreprise, j’y ai pensé mais les démarches n’ont pas encore abouti. Et puis, vous savez, les 40000 exigés à l’API, ce n’est pas si facile d’en trouver, surtout avec  d’autres documents administratifs qui vont avec ».

Le BBN pointé du doigt  

Si toutes les démarches pour enregistrer son entreprise sont un peu coûteux eu égard de la santé financière des Burundais, certifier son produit, si c’est une entreprise qui en offre, vient comme pour enfoncer le clou. Car, la création de l’entreprise ne suffit pas. Le produit ne doit atterrir sur le marché qu’après la certification et l’octroi de la marque par le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de qualité (BBN).

Pour R.N qui s’est déjà informé sur les formalités exigées pour la certification, la tâche s’annonce compliquée : «Vous imaginez, les seuls frais de certification et d’inspection sont évaluées à 250.000 Fbu et c’est sans compter les frais d’analyse de son produit, de loin supérieurs à ceux-là».

Des propos corroborés par la BBN via les responsables du service de certification. Ils ajoutent tout de même que les frais d’analyse dépendent du type de produit. Un seul produit peut être analysé sur paiement de plus de 500.000 Fbu ou même plus.

C’est aussi sans compter le processus d’échantillonnage  qui peut se révéler long. Un processus d’échantillonnage délicat pour les entrepreneurs de l’intérieur du pays. Ils doivent assurer le déplacement des agents du BBN chargé de relever les échantillons.

A la question de savoir s’il ne serait pas illogique de facturer de la même façon l’entrepreneur débutant et un leader dans l’entrepreneuriat, ces responsables du service de certification admettent que la question n’est pas encore à l’ordre du jour mais qu’ils la trouvent fondée : « Sûrement que nous allons proposer ça dans nos réunion», promettent-ils.

Mais en attendant, les complications restent pendantes. La cherté des démarches de certification au  BBN est une réalité, de quoi contribuer à l’entrave de la libre-entreprise au Burundi.

Les autorités de BBN et le ministère en charge de ce département doivent se pencher sur ce cas  autrement, nombreux sont les initiateurs des projets qui ne parviennent pas à les réaliser en raison des obstacles qui doivent être levés par cet organe.