La première année du cycle de mastère à l’Université du Burundi touche à sa fin. Les étrangers devraient s’acquitter des frais académiques très différents de ceux des nationaux avant la fin du mois de février. Le blogueur Lambert Hakuziyaremye dénonce une mesure tendant à limiter la circulation des étudiants.  

Les frais varient pour les étrangers entre 1.000 à 1.500 dollars américains selon les facultés et entre 850 mille et 1.700 mille Fbu pour les nationaux. Ce décalage est susceptible d’entraver la mobilité et la libre circulation des étudiants de la région vers le Burundi.  

Le conseil d’Administration de l’Université du Burundi a fixé les frais académiques pour trois catégories d’étudiants : les étudiants nationaux, les ressortissants des pays de l’EAC et les étrangers.

Pour les deux premières catégories, les frais sont identiques. La troisième est composée essentiellement par des étudiants congolais pour l’année académique en cours. Une décision du conseil d’administration du 27 juillet 2017 le stipule comme tel.

Dans la faculté de médecine, les étudiants des deux premières catégories doivent payer 1.000.000 Fbu alors qu’il est exigé à leurs condisciples étrangers 1500 dollars américains. A la faculté des sciences, 1200.000 Fbu pour les deux premières catégories et 1200 dollars américains pour la troisième catégorie.

Dans les sciences sociales, les frais sont de 850 mille Fbu et 1.000 dollars stipule la décision du conseil d’Administration.

« Décision surprise »

Cette différence semble être énorme. Selon un étudiant congolais, « c’est difficile pour nous de payer cette somme exorbitante. Si on compare avec les frais exigés aux nationaux, nous sommes des voisins du Burundi plus que les Ougandais, les Kenyans de l’EAC. Pire encore, c’est une décision surprise. Il fallait nous avertir bien avant pour pouvoir chercher à temps cette somme exigée en totalité endéans deux mois. »

Un professeur de l’Université du Burundi parle sous anonymat d’un enfermement : «Cette mesure devrait être révisée et il faut qu’on en parle, même pour les autres services accordés aux étrangers, il se remarque des disparités énormes. »

D’après lui, les avantages pour les nationaux devraient être accordés au niveau des services sociaux. Mais au niveau des services académiques, les disparités devraient être réduites.

Pour le rayonnement de l’Université du Burundi dans la sous-région et dans le monde entier, la mobilité des étudiants et des professeurs étrangers est une condition sine qua non. Cependant, cette mesure semble ne pas favoriser cette mobilité des étudiants, pourquoi pas des professeurs étrangers aussi.

La mondialisation tend à balayer les frontières nationales, la libre-circulation des biens et des personnes tend à bouleverser les pays, le Burundi ne pourra pas échapper. Par contre, il doit s’adapter à cette exigence de la modernité et ne pas se replier sur soi.