Depuis plus de deux ans, le trafic a considérablement diminué entre le Burundi et le Rwanda.  Les autorités des deux pays n’entretiennent pas de bonnes relations. Le blogueur Patrick Nimpagaritse appelle aux initiatives régionales pour le rétablissement des liens.   

Depuis un certain temps,  les relations burundo-rwandaises sont froides. Les alarmistes diront que les deux pays sont à couteaux-tirés http://lemde.fr/2FRgMOO .

La crise qui dure depuis 2015 est venue comme pour empirer les choses. Et les conséquences sont on ne peut plus catastrophiques. Mettre les pieds de l’autre côté de la Kanyaru n’est plus aisé, du moins pour les commerçants. Car, il faut le rappeler, l’exportation de certains produits vivriers burundais est interdit, http://bit.ly/2FXiDSm  officiellement dans tous les pays de la région. Mais, c’est surtout au Rwanda que cette interdiction s’appliquerait strictement. Des témoignages en ce sens sont légions.

Exporter ses marchandises au Rwanda : Un parcours de combattant

Nombreux sont les « commerçants »  qui ont du mal à faire passer leurs marchandises chez nos voisins du nord. « Avant la crise, nous entretenions de bons rapports commerciaux  avec les Rwandais. J’avais l’habitude d’exporter au Rwanda du riz, du haricot, etc., en passant par la frontière de la Kanyaru. Mais depuis 2015, les choses ne sont plus les mêmes. Personne n’ose tenter le coup  au risque de s’attirer les foudres des gardes-frontières», se désole Celeus, ressortissant de la province  Ngozi.

Du côté de la province Cibitoke, la situation est la même. Traverser la rivière Ruhwa, avec des marchandises relève du parcours du combattant.  « Des fois, on trompe la vigilance des gens qui assurent la sécurité de la frontière, mais c’est ce qu’il ya de plus risqué », lâche  Gédéon (pseudo), fils du commerçant de cette province.

Avant la détérioration des relations entre nos deux pays, poursuit-il, le commerce de mon père était des plus florissants et on entretenait de bons rapports avec nos voisins rwandais.

Le libre-échange entre le Burundi et le Rwanda est parti comme une trainée de poudre. Au grand dam de la population des deux populations.

Et si la CEPGL et l’EAC s’en mêlaient ?

Je n’en doute pas, ces deux organisations régionales ont, à travers leurs activités, le rôle de promouvoir le libre-échange, faciliter le mouvement des biens et des personnes (entre autres)  au sein des pays membres. L’EAC va plus loin en insistant sur le marché commun.

Il est donc inadmissible que ces deux organisations, fruits de l’intégration régionale, laissent pourrir les relations entre nos deux pays. Des burundais tout comme les rwandais commençaient à profiter de cette intégration. Ce n’est pas donc maintenant  que les choses devraient régresser. Tout le monde doit s’activer pour remédier à la situation. Nos deux organisations surtout.

S’il n’est pas trop tard, il  est temps que la situation se normalise, que nos populations  jouissent pleinement des bienfaits du libre-échange.